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L'arrêt du tabac associé à une réduction significative du risque de fibrillation atriale
Publié le lundi 16 septembre 2024
L'arrêt du tabac est associé à un risque significativement réduit de développer une fibrillation atriale, par comparaison avec des fumeurs qui continuent à fumer, selon une étude de cohorte longitudinale parue dans la revue JACC: Clinical Electrophysiology.
"La fibrillation atriale est associée à un risque significatif de morbidité et de mortalité, incluant un risque accru d'accident vasculaire cérébral (AVC), d'insuffisance cardiaque et de mortalité toutes causes. Son incidence ne cessant d'augmenter, il est de plus en plus nécessaire d'identifier les facteurs de risque modifiables de la fibrillation atriale", plaident Justin Teraoka du service de cardiologie de l'université de Californie-San Francisco aux Etats-Unis et ses collègues.
Si le tabagisme est un facteur de risque établi de la fibrillation atriale, l'impact du sevrage tabagique sur ce risque reste peu connu. "Si l'on pouvait démontrer que le sevrage tabagique réduit le risque de fibrillation atriale, cela pourrait renforcer les recommandations sur le fait que c'est un moyen de prévention de la fibrillation atriale et, en fin de compte, servir de facteur de motivation supplémentaire pour que les patients arrêtent de fumer", estiment les auteurs.
Cette étude de cohorte prospective s'appuie sur les données de la UK Biobank, qui a permis d'inclure 146.772 participants entre le 1er janvier 2006 et le 31 décembre 2010, après exclusion des personnes présentant une fibrillation atriale avant l'inclusion et de celles n'ayant jamais fumé. Le statut tabagique a été déterminé à partir d'autoquestionnaires au début de l'étude et lors de trois visites de suivi réalisées tous les quatre à cinq ans. Sur l'ensemble des participants, 105.429 (72%) étaient d'anciens fumeurs, 37.377 (25,5%) étaient toujours fumeurs et 3.966 (2,7%) ont arrêté de fumer au cours de l'étude.
Au cours d'un suivi d'une durée moyenne de 12,7 ans, 11.214 (7,6%) participants ont développé une fibrillation atriale. Avant ajustement sur différents facteurs, l'analyse montrait que le risque de fibrillation atriale était réduit de 29% chez les patients qui avaient arrêté de fumer au cours de l'étude, par rapport aux fumeurs actuels.
Toutefois, après ajustement sur une série de critères -l'âge, le sexe, l'ethnie, l'indice de masse corporelle (IMC), la consommation quotidienne d'alcool, le nombre de paquets-années, le niveau d'éducation, l'hypertension, l'insuffisance cardiaque chronique, la maladie coronarienne, le diabète et la maladie rénale chronique-, ce risque n'était plus diminué que de 18% par l'arrêt du tabac. Ce qui reste statistiquement significatif et confirme donc l'hypothèse de départ d'un bénéfice de l'arrêt du tabagisme sur le risque de FA.
En apparence, le résultat était plus complexe pour les personnes qui avaient arrêté de fumer avant l'entrée dans l'étude -dont l'arrêt était donc ancien. Dans la première analyse non ajustée sur différents critères, de façon inattendue, le risque de FA était augmenté de 27% chez ces anciens fumeurs. Mais l'ajustement a conduit à un résultat qui semble plus logique: le risque de fibrillation atriale était alors réduit de 13% parmi les anciens fumeurs par rapport aux fumeurs. "Il est intéressant de noter que notre modèle non ajusté suggère que les anciens fumeurs ont un risque accru de fibrillation atriale, mais que l'effet s'est inversé après l'ajustement multivariable", soulignent les auteurs. "Cette observation peut s'expliquer de plusieurs manières. Tout d'abord, le groupe des anciens fumeurs était sensiblement plus âgé au départ."
"Par rapport aux autres covariables, l'inversion de la taille de l'effet dans le modèle ajusté ne s'est produite que lorsque l'âge a été exclu du modèle, ce qui explique fortement que l'âge ait été un facteur de confusion important", notent les chercheurs. "L'âge est un facteur de risque indépendant bien connu de la fibrillation atriale, avec une prévalence estimée à 4% chez les personnes âgées de 60 ans et plus et à 9% chez les personnes âgées de 80 ans et plus."
Source : JACC: Clinical Electrophysiology, publication en ligne du 11 septembre
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