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Fibrillation atriale et mortalité: les formes non paroxystiques associées au plus grand risque
Publié le jeudi 23 mai 2024
La fibrillation atriale détectée par un dispositif cardiaque implantable est associée à une mortalité plus élevée à long terme par rapport à l'absence de fibrillation atriale, les formes non paroxystiques étant associées au plus grand risque, montre une étude américaine publiée dans Circulation.
La mortalité associée à la fibrillation atriale (FA) a été jusqu'ici estimée à partir des diagnostics de FA établis en clinique ou via les remboursements de soins, ce qui limite la FA à une entité binaire et ne tient pas compte des comorbidités, soulignent Graham Peigh de la Feinberg School of Medicine à Chicago et ses collègues. L'identification clinique de la FA peut masquer les formes asymptomatiques ou les épisodes de courte durée, qui peuvent pourtant avoir un impact important sur la santé des patients.
Ils ont examiné cette association en se basant sur la fibrillation atriale détectée par dispositif électronique cardiaque implantable, capable de détecter de manière sensible et en continu les arythmies cardiaques. Par ce biais ils ont également examiné l'association entre les différentes formes de FA et la mortalité.
Leur étude a été menée à partir d'une base de données de remboursements de soins anonymisées américaine et des données du système de télésurveillance des dispositifs cardiaques implantables Carelink* (Medtronic). Les chercheurs ont ainsi identifié les personnes ayant reçu un dispositif cardiaque implantable de Medtronic (dispositif de resynchronisation cardiaque-pacemaker, dispositif de resynchronisation cardiaque-défibrillateur, défibrillateur double chambre, pacemaker permanent double chambre, moniteur cardiaque implantable) avec transmission des données pendant au moins six mois après l'implantation.
Sur 21.391 patients porteurs de tels dispositifs identifiés, une fibrillation atriale a été détectée par le dispositif implanté chez 7.798 patients (36,5%). La mortalité après 22,4 mois de suivi en moyenne était de 13,5%, chez l'ensemble des patients. Le risque relatif de décès était significativement plus élevé de 29% chez les patients ayant une FA que chez ceux sans FA, avec des taux de mortalité respectivement de 16,2% contre 12,0%. Le risque de mortalité était significativement plus élevé pour chaque type de FA par rapport à l'absence de FA: +16% pour la FA paroxystique, +27% pour la FA persistante, +21% pour la FA permanente.
Parmi les différents types de FA, les formes non paroxystiques (FA persistante et FA permanente) étaient associées à un risque de mortalité significativement plus élevé que la FA paroxystique: le risque de décès était augmenté de 36% pour la FA persistante (taux de mortalité = 24,9%) et de 23% pour la FA permanente (20,7%) par rapport à la FA paroxystique (14,3%). La différence entre FA persistante et FA permanente n'était pas statistiquement significative.
Une différence significative de mortalité entre patients avec et sans FA détectée était observée avec tous les types de dispositif cardiaque implantable, sauf avec les dispositifs de resynchronisation cardiaque-pacemaker: la différence allait toutefois dans le même sens, mais n'était pas statistiquement significative.
Ces résultats soutiennent l'hypothèse que des traitements de contrôle du rythme cardiaque visant à réduire le poids de la fibrillation atriale pourraient apporter un bénéfice en termes de mortalité chez les patients tout-venant ayant un dispositif cardiaque implantable, concluent les auteurs.
Des études sont nécessaires afin d'évaluer l'impact des stratégies de prévention de la FA sur la mortalité de ces patients, ajoutent-ils.
(Circulation, publication en ligne du 28 juin)
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