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Mesurer un sous-type de globules blancs permettrait de prédire le risque cardiovasculaire des diabétiques de type 2

Publié le jeudi 1 février 2024

APM news

PARIS, 1er février 2024 (APMnews) - Chez des patients avec un diabète de type 2, avoir une concentration sanguine importante en monocytes, et notamment un sous-type particulier, a été associé à un surrisque significatif de maladie cardiovasculaire, et la mesure de ce marqueur pourrait être utile à la prévention du risque, montrent des chercheurs français dans une étude publiée dans la revue Circulation Research et relayée mercredi par l'Inserm dans un communiqué.

Les diabétiques de type 2 ont un surrisque connu de maladies cardiovasculaires athérosclérotiques, mais l'hétérogénéité de ce risque entre les patients n'est pas mesurée par les scores diagnostiques utilisés. Sachant que les cellules immunitaires circulantes, et notamment les monocytes, sont impliquées dans le diabète de type 2 et la pathophysiologie de l'athérosclérose, Jean-Baptiste Julla du laboratoire Immediab (Inserm, Institut Necker Enfants malades) et ses collègues ont regardé si le comptage des monocytes circulants pouvait être un critère prédictif du risque d'événements indésirables cardiovasculaires chez les diabétiques.

L'association entre le nombre de monocytes et un score de calcification des artères coronaires (CAC), qui quantifie le risque cardiovasculaire, a d'abord été constatée chez 672 participants diabétiques de type 2 de la cohorte AngioSafe-2, puis confirmée chez 1.041 patients issus de la cohorte Surdiagene.

L'analyse de la cohorte AngioSafe-2 a également montré une augmentation graduelle du taux de monocytes et de leucocytes quand le score CAC augmente. Mais d'après une deuxième analyse plus détaillée, c'est surtout un sous-type de monocytes dits "classiques" et caractérisés par un marquage CD45+ CD14++ CD16- qui est augmenté chez les patients à haut risque cardiovasculaire, tandis que la fréquence des monocytes "intermédiaires" (CD45+ CD14++ CD16+) et "non classiques" (CD45+ CD14+ CD16++) ne change pas significativement. Une troisième cohorte, GlutaDiab, rassemblant 279 patients, a confirmé cette analyse.

La cohorte Surdiagene a également permis de montrer que les patients au-dessus du taux médian de 500 millions de monocytes par litre de sang présentaient un risque significativement accru d'événements indésirables cardiovasculaires majeurs (MACE) et de décès de cause cardiovasculaire, par rapport aux patients en dessous de ce seuil.

Les auteurs ont d'ailleurs calculé qu'une augmentation de 10% du nombre de monocytes par litre de sang était significativement associée à un risque de MACE significativement multiplié par 2,8 et un risque de décès cardiovasculaire multiplié par 5,1. L'étude note aussi que, dans AngioSafe-2, les patients avec les plus fortes concentrations en monocytes (entre 0,6 et 1,2 milliards de cellules par litre) présentaient aussi le sang le plus enrichi en monocytes classiques.

Un brevet a été déposé via Inserm Transfert (filiale spécialisée dans le transfert de technologie) sur cette découverte et les chercheurs travaillent "à l'élaboration d'un capteur électronique qui permettrait d'effectuer le dosage des monocytes circulants à partir du prélèvement d'une goutte de sang en les classant par sous-types de monocytes", informe l'Inserm dans son communiqué.

"L'objectif à terme est d'inclure cette analyse dans les scores pronostiques du risque cardiovasculaire déjà existants, pour identifier les patients diabétiques de type 2 les plus à risque et améliorer la prévention."

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