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La somnolence diurne excessive est liée à un surrisque d'infarctus, uniquement chez les gros dormeurs
Publié le vendredi 5 janvier 2024
WASHINGTON, 5 janvier 2024 (APMnews) - Une somnolence diurne excessive est associée à un risque accru d'infarctus, mais uniquement chez les gros dormeurs et non chez les petits dormeurs ni chez les personnes ayant une durée de sommeil intermédiaire, selon une étude américaine publiée dans le Journal of the American Heart Association (JAHA).
La somnolence diurne excessive a été associée au risque cardiovasculaire et à la mortalité, mais il s'agit d'une condition hétérogène, présente aussi bien chez les personnes ayant une durée de sommeil courte que chez celles ayant une durée de sommeil longue, soulignent Matthew O. Goodman du Brigham and Women's Hospital à Boston et ses collègues.
Ils ont cherché à clarifier ce lien en examinant le risque d'infarctus et d'accident vasculaire cérébral (AVC) chez les patients souffrant de somnolence diurne excessive, selon la durée du sommeil: normale (durée de sommeil quotidienne entre 6 et 9 heures), courte (moins de 6 h) et longue (plus de 9 h). Ce risque a été comparé à un groupe de référence ne présentant pas de somnolence diurne excessive et avec une durée de sommeil normale.
L'analyse a été faite à partir des dossiers médicaux de 355.901 participants à la UK Biobank.
Les résultats montrent qu'une somnolence diurne excessive dans un contexte de sommeil long est associée à une augmentation de 83% du risque d'infarctus, par rapport à un sommeil normal sans somnolence diurne excessive, sur un suivi médian de 8,2 ans, après ajustement en fonction de plusieurs facteurs sanitaires et sociodémographiques.
Les autres types de somnolence diurne excessive n'étaient pas associés au risque d'infarctus, et aucune association au risque d'AVC n'a été mise en évidence.
Une analyse par randomisation mendélienne a confirmé un rôle causal du sous-type génétique de somnolence diurne excessive défini par la propension à s'endormir (sous-type associé à une durée de sommeil plus longue, contrairement au sous-type défini par la fragmentation du sommeil, associé à une durée de sommeil plus courte) dans la survenue d'infarctus, mais pas d'AVC.
"Nous proposons comme hypothèse de travail que la somnolence diurne excessive associée à un sommeil long reflète un complexe de facteurs se renforçant mutuellement, suggestif d'une perturbation circadienne dans le contexte d'un sommeil irrégulier, provenant d'une propension à dormir ou de besoins en sommeil plus élevés, mais impliquant aussi un décalage des activités diurnes, une activité physique réduite, une phase circadienne décalée et un temps de sommeil irrégulier avec une architecture du sommeil perturbée", écrivent les auteurs.
D'autres études sont nécessaires pour comprendre les mécanismes physiologiques et moléculaires sous-jacents, ajoutent-ils.
(JAHA, publication en ligne du 12 décembre 2023)
Source: APMnews
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