2 minutes de lecture

L'ajout des biomarqueurs aux facteurs de risque établis améliore la prédiction du risque cardiovasculaire dans la population

Publié le lundi 13 mai 2024

APM news

La mesure des biomarqueurs cardiaques en plus de la prise en compte des facteurs de risque établis améliore légèrement la prédiction du risque de maladie cardiovasculaire liée à l'athérosclérose en population générale, mais plus encore celle du risque d'insuffisance cardiaque et de mortalité, selon une étude internationale publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).

L'identification dans la population générale des personnes à haut risque de maladie cardiovasculaire liée à l'athérosclérose constitue la base des stratégies de prévention primaire. Des scores de risque basés sur les facteurs de risque traditionnels existent.

Des biomarqueurs cardiovasculaires sont également bien établis, et se sont montrés associés au risque d'évènements cardiovasculaires liés à l'athérosclérose chez les patients présentant déjà une maladie liée à l'athérosclérose, mais aussi chez des personnes apparemment en bonne santé, rappellent Johannes Tobias Neumann du University Heart and Vascular Center à Hambourg (Allemagne) et ses collègues. Une amélioration de la stratification du risque a été observée lorsque ces biomarqueurs étaient ajoutés aux modèles de prédiction du risque établis, notent-il.

Toutefois l'utilisation de ces biomarqueurs pour la prévention primaire n'est pas devenue une pratique clinique de routine, et on ne sait pas lesquels sont les plus adaptés pour prédire chaque type d'évènement, et comment l'âge influence les associations.

Les chercheurs ont travaillé sur 28 cohortes basées sur la population générale, dans 12 pays sur quatre continents, avec un suivi médian de 11,8 ans. Ils ont examiné la valeur pronostique des biomarqueurs cardiovasculaires disponibles en routine (troponine I cardiaque et troponine T cardiaque de haute sensibilité (hscTnI et hscTnT), NT-proBNP, BNP, protéine C réactive de haute sensibilité (hsCRP), ajoutés aux facteurs de risque établis, sur le risque d'évènements cardiovasculaires liés à l'athérosclérose fatals et non fatals.

Sur 164.054 personnes incluses dans cette analyse, il y a eu 17.211 évènements cardiovasculaires liés à l'athérosclérose. Tous les biomarqueurs étudiés étaient significativement associés au risque de maladie cardiovasculaire liée à l'athérosclérose (maladie coronaire, accident vasculaire cérébral -AVC- ischémique), avec un risque (Hazard Ratio) augmenté de 13% à 21% selon le biomarqueur. Tous les biomarqueurs étaient également significativement prédictifs de la mortalité de toute cause, de l'insuffisance cardiaque, de l'infarctus et de l'AVC ischémique.

L'ajout de chaque biomarqueur à un modèle prenant en compte les facteurs de risque établi a amélioré, modestement, la valeur prédictive du modèle. Les chercheurs ont déterminé que l'amélioration la plus forte de la valeur prédictive était obtenue en ajoutant une combinaison de 3 biomarqueurs (hscTnI, NT-proBNP et hsCRP) au modèle. L'amélioration de la prédiction du risque était plus marquée pour l'insuffisance cardiaque et la mortalité de toute cause.

"Ces trois biomarqueurs représentent trois voies pathophysiologiques différentes, étaient les plus disponibles dans les cohortes examinées, sont disponibles en routine et étaient également identifiés comme les facteurs prédictifs les plus puissants dans de précédentes analyses de biomarqueurs multiples", soulignent les auteurs.

Cette amélioration de la valeur prédictive avec les biomarqueurs était maintenue au-delà de 10 ans de suivi.

Par ailleurs, l'amélioration de la valeur prédictive des biomarqueurs était plus importante pour les personnes de plus de 65 ans que pour les plus jeunes.

 

(JAMA, publication en ligne du 13 mai)

0 commentaire

Pour ajouter un commentaire, vous devez être connecté. Se connecter

Articles les plus lus