2 minutes de lecture
Intérêt d'un ECG de dépistage à un âge moyen pour identifier des personnes à risque cardiovasculaire augmenté
Publié le lundi 1 juillet 2024
Réaliser un électrocardiogramme (ECG) à un âge moyen pourrait avoir un intérêt pour identifier des personnes ayant un risque de pathologie cardiovasculaire majeure augmenté, confirme une étude japonaise publiée par le JAMA Internal Medicine.
Identifier précocement des personnes asymptomatiques à risque pourrait avoir un intérêt pour mettre en œuvre une prévention, par exemple avec un ECG, examen non invasif largement utilisé, ce qu'ont déjà suggéré des études mais elles sont anciennes et présentaient de nombreuses limites, selon Ryuichiro Yagi du Brigham & Women's Hospital à Boston et ses collègues japonais.
Ils ont réévalué son intérêt dans une étude sur une grande population de 3,7 millions de personnes qui ont eu un ECG à un âge moyen de 47 ans et ont été suivis durant 5,5 ans. De plus, par rapport aux études antérieures, ils se sont intéressés à un large panel d'anomalies de l'ECG, y compris des anomalies mineures (par exemple: bloc de branche droit, amplitude anormale des ondes P ou T, bradycardie sinusale, extrasystoles…).
Dans la population étudiée, 16,8% des personnes ont présenté une anomalie mineure à l'ECG, 3,9% au moins deux anomalies mineures et 1,5% une anomalie majeure (fibrillation atriale, onde Q anormale, bloc de branche gauche, tachycardie ventriculaire…).
Le risque composite de décès, infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, insuffisance cardiaque était étudié. L'incidence de ces événements a été de 92,7 cas pour 10.000 personnes-années chez les personnes sans anomalies à l'ECG, 128,5/10.000 personnes-années chez celles ayant une anomalie mineure, 159,7 /10.000 personnes-années avec au moins deux anomalies mineures et 266,3 /10.000 personnes-années en cas d'anomalie majeure.
Ainsi, une anomalie mineure était associée à une augmentation de 19% du risque de décès ou pathologie cardiovasculaire majeure. Le risque était augmenté de 37% avec deux anomalies mineures ou plus et il était pratiquement doublé en cas d'anomalie majeure. Ces élévations de risque étaient observées après prise en compte des comorbidités. Les chercheurs japonais ont également noté que le fait d'avoir une ou plusieurs anomalies mineures augmentait le risque de présenter par la suite une anomalie majeure à l'ECG.
Les auteurs notent prudemment que ces résultats, s'ils identifient des personnes à risque, ne prouvent pas que des interventions qui pourraient être mises en place auraient un bénéfice. Ils soulignent même le fait que potentiellement un surtraitement, par exemple une intervention invasive, pourrait avoir un effet délétère. Il faudra des études pour déterminer le bénéfice de ce dépistage du risque cardiovasculaire par ECG.
(JAMA Internal Medicine, publication en ligne du 1er juillet)
Dans la même thématique
Articles les plus lus

Migraine: les triptans associés à un risque accru d'AVC ischémique et d'infarctus du myocarde
Publié le vendredi 9 février 2024
L'huile de poisson aurait des effets cardiovasculaires négatifs chez les personnes en bonne santé
Publié le mardi 21 mai 2024
Dyslipidémies: la rosuvastatine serait légèrement supérieure à l'atorvastatine
Publié le lundi 28 octobre 2024
Le risque d'AVC hémorragique légèrement augmenté avec les statines
Publié le vendredi 1 mars 2024
0 commentaire
Pour ajouter un commentaire, vous devez être connecté. Se connecter