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Insuffisance cardiaque avec fraction d'éjection réduite : les systèmes de surveillance implantés réduisent la mortalité après un an

Publié le jeudi 22 février 2024

APM news

WASHINGTON, 22 février 2024 (APMnews) - Chez les patients souffrant d'insuffisance cardiaque avec fraction d'éjection réduite, le recours à un dispositif implantable de surveillance cardiaque permet de réduire la mortalité, d'après une méta-analyse parue dans le Journal of the American College of Cardiology (JACC), qui confirme également le bénéfice de ce type de dispositifs en matière d'hospitalisations pour insuffisance cardiaque.

"Les thérapies qui réduisent les hospitalisations pour insuffisance cardiaque réduisent généralement la mortalité; ainsi, on pourrait s'attendre à voir une réduction de la mortalité en utilisant des dispositifs de surveillance hémodynamique implantables conçus pour abaisser la pression artérielle pulmonaire ou la pression atriale gauche chez les patients atteints d'insuffisance cardiaque", soulignent JoAnn Lindenfeld du centre médical universitaire Vanderbilt de Nashville aux Etats-Unis et ses collègues. Cependant, "de précédentes méta-analyses basées sur des données globales n'ont montré qu'une réduction faible et non significative de la mortalité".

 Néanmoins, précisent les auteurs, ces études, qui ont montré une réduction des hospitalisations pour insuffisance cardiaque, ont porté sur des patients atteints d'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection réduite et à fraction d'éjection préservée. Elles avaient un suivi court et n'incluaient pas les données individuelles des patients.

"Contrairement à ces méta-analyses, nous avons eu un accès unique aux données au niveau des patients dans trois essais randomisés menés de manière similaire sur des dispositifs implantables de surveillance hémodynamique", indiquent les auteurs.

Cette nouvelle méta-analyse rassemble les données des essais GUIDE-HF, CHAMPION et LAPTOP-HF et ne s'est intéressée qu'aux patients souffrant d'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection réduite. Les deux premiers essais ont étudié le capteur mesurant la pression artérielle pulmonaire CardioMEMS* (Abbott), et le dernier le dispositif HeartPOD* (Abbott) mesurant la pression atriale gauche.

Une réduction précoce et significative des hospitalisations pour insuffisance cardiaque

Au total, 1.350 patients souffrant d'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection réduite (fraction d'éjection ventriculaire gauche ≤ 40%) ont été inclus. La durée médiane de suivi était de 12,2 mois.

Dans chacune des études, une réduction précoce et significative du taux d'hospitalisation pour insuffisance cardiaque a été observée dans le groupe de patients bénéficiant d'un dispositif de surveillance par rapport au groupe contrôle. Cette réduction à un an était de 29% dans GUIDE-HF, de 31% dans CHAMPION et de 48% dans LAPTOP-HF. En groupant les trois études, la réduction était de 36%.

Concernant la mortalité, "l'essai GUIDE-HF n'a pas montré de différence significative au cours du suivi, alors que les essais CHAMPION et LAPTOP-HF ont mis en évidence des courbes de mortalité similaires avec une séparation accrue entre groupes de traitement et groupes témoins après environ 12 mois de suivi sur deux ans", décrivent les auteurs.

La réduction de la mortalité était de 33% dans CHAMPION, quasi significative, tandis qu'elle était significative, avec une baisse de 44%, dans LAPTOP-HF. Lorsque les trois études étaient analysées ensemble, la réduction de la mortalité était significative, avec une réduction de 25% à deux ans.

"Cette méta-analyse démontre que la prise en charge de l'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection réduite basée sur un dispositif de surveillance implantable réduit la mortalité au cours d'un suivi plus long et confirme la réduction précédemment rapportée des hospitalisations pour insuffisance cardiaque", résument les auteurs. "Ces données concordent avec les études démontrant une corrélation entre hospitalisations pour insuffisance cardiaque et mortalité."

A noter que le nombre de patients atteints d'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection préservée était insuffisant pour évaluer la mortalité au-delà d'un an de suivi.

"D'autres études sont nécessaires pour identifier des populations de patients supplémentaires qui pourraient bénéficier des dispositifs de surveillance implantables", estiment les auteurs.

 

(JACC, publication en ligne du 5 février)

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