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Hypercholestérolémie familiale homozygote : le risque d'infarctus du myocarde est plus élevé chez les hommes que chez les femmes
Publié le vendredi 23 février 2024
WASHINGTON, 23 février 2024 (APMnews) - Les hommes atteints d'hypercholestérolémie familiale homozygote présentent un risque d'infarctus du myocarde significativement plus élevé que les femmes ayant la même maladie, montre une étude de cohorte publiée dans JAMA Cardiology.
L'hypercholestérolémie familiale homozygote est une maladie génétique rare caractérisée par une forte augmentation des taux de LDL-cholestérol et du risque de maladie cardiovasculaire athéroscléreuse prématurée. Les femmes atteintes d'hypercholestérolémie familiale hétérozygote, chez lesquelles un seul allèle des gènes est touché, sont souvent diagnostiquées plus tard et moins bien traitées que les hommes. On ne sait pas si ces différences entre les sexes s'appliquent également à la forme homozygote, ont expliqué Janneke Mulder de l'Université de Rotterdam et ses coauteurs.
Ils ont mené une étude de cohorte rétrospective, à l'aide des données du plus grand registre mondial de patients atteints d'hypercholestérolémie familiale homozygote couvrant 88 instituts dans 38 pays, le HoFH International Clinical Collaborators. Ils ont comparé, entre les femmes et les hommes, l'âge au moment du diagnostic, la présence de facteurs de risque, le traitement hypolipémiant, la survenue d'infarctus du myocarde non mortel, d'angor, de sténose aortique, d'accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique, d'accident ischémique transitoire (AIT), de maladie artérielle périphérique et la mortalité cardiovasculaire toutes causes confondues.
La survenue des interventions cardiovasculaires, telles que l'intervention coronaire percutanée, le pontage coronarien, l'endartériectomie carotidienne et la pose de stent pour maladies artérielles périphériques a également été analysée.
Les patients qui étaient en vie pendant ou après 2010 étaient éligibles à l'inclusion. La saisie des données a eu lieu entre février 2016 et décembre 2020 et leur analyse de juin 2022 à juin 2023.
Les données de 389 femmes et 362 hommes ont été incluses (âge médian lors de la dernière évaluation clinique: 28 ans). La durée médiane du suivi était de neuf ans à partir du diagnostic. Les femmes et les hommes avaient le même âge au moment du diagnostic (13 ans chez les femmes et 11 ans chez les hommes) et les mêmes facteurs de risque cardiovasculaire, à l'exception du tabagisme plus fréquent chez les hommes. Les traitements hypolipidémiants étaient similaires chez les deux sexes, en particulier les statines (89,9% des femmes contre 91,1% des hommes).
Lors de la dernière évaluation clinique des patients de la cohorte, les femmes avaient moins subi d'infarctus du myocarde (8%) que les hommes (16,3%), mais l'âge moyen au premier infarctus était similaire. Il n'y avait pas de différences significatives entre les sexes dans la prévalence et l'âge de survenue de la sténose aortique, de l'angor, des AVC ischémiques, AIT ou maladies artérielles périphériques.
Seize ans après le diagnostic, les femmes présentaient une incidence cumulée d'infarctus du myocarde plus faible, statistiquement significative (5% chez les femmes contre 13,7% chez les hommes). "Nous n'avons pas d'explication concluante à cette constatation", ont expliqué les auteurs, avançant tout de même l'hypothèse de la protection cardiovasculaire hormonale des femmes non encore ménopausées. Ils n'excluent pas que le diagnostic d'infarctus du myocarde soit plus souvent manqué chez les femmes.
Aucune différence statistiquement significative entre les sexes n'a été observée pour l'incidence cumulée de la mortalité toutes causes confondues.
Concernant les interventions cardiovasculaires, les hommes présentaient une prévalence et une incidence significativement plus élevées d'intervention coronaire percutanée (15,7% contre 8,7% chez les femmes). Aucune différence n'a été observée dans la survenue d'autres interventions.
Même s'il y a une différence de risque entre les deux sexes, "les résultats indiquent que les femmes et les hommes atteints d'hypercholestérolémie familiale homozygote présentent un risque très élevé de maladie cardiovasculaire athéroscléreuse prématurée, ce qui suggère qu'un diagnostic et un traitement précoces sont importants pour atténuer le risque cardiovasculaire excessif chez les deux sexes", ont conclu les auteurs.
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