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En prévention secondaire cardiovasculaire, un tiers des patients en surpoids ou obèses sans diabète seraient éligibles au sémaglutide

Publié le mercredi 20 mars 2024

APM news

Parmi les patients ayant eu un premier infarctus du myocarde, ne présentant pas de diabète mais ayant un indice de masse corporelle (IMC) d'au moins 27 kg/m², un tiers serait éligible à un traitement par sémaglutide (Wegovy*, Novo Nordisk), avec un nombre estimé de patients à traiter pour prévenir un événement cardiovasculaire majeur de 49, suggère un travail réalisé par des chercheurs danois paru dans le Journal of the American College of Cardiology (JACC).

"Des essais cliniques ont récemment mis en évidence une réduction du risque cardiovasculaire chez les patients diabétiques à haut risque recevant un traitement par sémaglutide, un analogue du GLP-1", rappellent Malene Hansen de l'université d'Aarhus au Danemark et ses collègues dans cette Research Letter.

 L'essai SELECT sur lequel se basent les chercheurs danois a porté sur 17.604 patients non diabétique. Il a montré que le sémaglutide à 2,4 mg en injection hebdomadaire était supérieur au placebo pour réduire l'incidence des événements cardiovasculaires majeurs, définis par le critère composite MACE (Major Adverse Cardiac Events), incluant décès d'origine cardiovasculaire, infarctus du myocarde non fatal et accident vasculaire cérébral (AVC) non fatal, chez des patients en surpoids ou obèses ayant déjà eu un infarctus du myocarde, un AVC ou une maladie artérielle périphérique, avec un risque relatif (HR) de 0,80.

 Dans l'étude danoise basée sur le registre Western Denmark Heart, 34.405 patients de 45 ans et plus ayant fait un premier infarctus du myocarde et une maladie coronarienne documentée par angiographie coronarienne ont été identifiés entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2021.

 Parmi eux, 31% (10.769) répondaient aux critères d'éligibilité de l'essai SELECT (IMC ≥ 27 kg/m² et absence de diabète) et auraient donc été éligibles au traitement par sémaglutide. Au cours d'une période médiane de suivi de cinq ans, 972 événements MACE sont survenus parmi ces patients, dont 544 infarctus du myocarde, 174 AVC ischémiques et 338 décès cardiovasculaires.

 L'incidence du critère MACE sur cinq ans était de 10,7% chez les patients éligibles au sémaglutide. Les auteurs ont estimé que le taux d'incidence à cinq ans du critère MACE aurait été de 8,7% si ces patients avaient été traités par sémaglutide.

Ils ont estimé que le nombre de patients à traiter pour prévenir un événement serait de 49. A noter que les caractéristiques des patients étaient différentes entre la cohorte danoise et l'essai SELECT, avec un IMC médian de 29 kg/m² contre 33 kg/m², un âge médian de 64 ans contre 62 ans, 32% de fumeurs contre 17%, et 53% d'hypertension contre 82%.

"Avec cette étude, nous fournissons des informations importantes aux cliniciens et aux autorités réglementaires sur le potentiel préventif du sémaglutide chez les patients en surpoids ou obèses non diabétiques ayant fait un infarctus du myocarde dans un pays européen à faible risque", estiment les auteurs. "Les estimations du risque absolu de notre cohorte contemporaine peuvent être généralisables à d'autres pays présentant un faible risque de maladie cardiovasculaire comparable."

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