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Tachycardies ventriculaires réfractaires: une radiothérapie stéréotaxique serait aussi efficace et plus sûre que l'ablation par cathéter

Publié le mercredi 1 octobre 2025

Une radiothérapie stéréotaxique serait aussi efficace et plus sûre que l'ablation par cathéter pour traiter les tachycardies ventriculaires réfractaires, selon une étude rétrospective comparative de petite taille dont les résultats ont été présentés au congrès de l'American Society for Radiation Oncology (ASTRO) à San Francisco.

L'ablation par cathéter constitue le traitement standard des tachycardies ventriculaires réfractaires aux traitements médicamenteux, mais les patients qui ne répondent plus à ce traitement et ont des ablations à répétition deviennent de plus en plus difficiles à traiter et la procédure elle-même est associée à des risques, rappelle l'ASTRO dans un communiqué. Une alternative a émergé, consistant à éliminer les foyers arythmiques par radiothérapie, qui a l'avantage d'être un traitement non invasif.

Mais jusqu'à présent, seules des études non comparatives avaient été publiées. Shannon Jiang de l'université Washington à Saint-Louis (Missouri, Etats-Unis) a présenté la première étude comparant les deux modalités de traitement. Il s'agit toutefois d'une étude rétrospective non randomisée. Ce sont 22 patients traités par radiothérapie stéréotaxique -dans une collaboration entre équipes cardiologiques et oncologiques- et 21 par ablation qui ont été comparés. Parmi ces patients, dont la tachycardie ventriculaire était considérée comme réfractaire et à haut risque, 90% avaient déjà eu au moins une procédure d'ablation.

 Des complications graves sont survenues chez 38% des patients après ablation -en médiane six jours après l'intervention- contre 9% après irradiation -en médiane 10 mois après. Alors que dans le groupe ablation, un patient n'a pas survécu à l'intervention et quatre autres sont décédés dans le mois suivant, avec la radiothérapie, il n'y a pas eu de décès attribué au traitement. En conséquence, la proportion de patients survivant au-delà de six semaines était de 91% dans le groupe radiothérapie contre 76% dans le groupe ablation.

En excluant les six premières semaines -c'est-à-dire notamment en excluant les décès précoces-, l'efficacité était similaire avec, après un an, un taux de survie sans choc ni orage électrique s'élevant à 32% dans le groupe radiothérapie et à 27% dans le groupe ablation; ce taux était de 27% dans les deux groupes après deux ans et respectivement de 18% et 21% après trois ans. Mais la survie globale -incluant tous les décès- était meilleure à un an avec la radiothérapie: 73% contre 58%. Il y avait encore une différence mineure à deux ans: 55% contre 45%. A trois ans, la survie était de 45% dans les deux groupes.

Ces premiers résultats sont encourageants mais restent limités par la petite taille de l’échantillon et par le caractère rétrospectif et non randomisé. Mais une étude multicentrique internationale randomisée, RADIATE-VT, est en cours pour les confirmer.

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