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Les chaleurs extrêmes associées à un risque accru d'épisode de fibrillation atriale
Publié le mardi 1 juillet 2025
Chez les patients porteurs d'un défibrillateur automatique implantable (DAI), le risque d'épisode de fibrillation atriale est doublé, voire triplé en cas de chaleurs extrêmes, montre une vaste étude américaine parue dans le Journal of the American Heart Association (JAHA).
"L'arythmie, et plus particulièrement la fibrillation atriale, est en augmentation à l'échelle mondiale. Si une surveillance accrue, le vieillissement de la population et d'autres facteurs de risque expliquent en partie cette hausse, les risques émergents, tels que les chaleurs extrêmes liées au changement climatique, restent sous-explorés", indiquent Barrak Alahmad du département de santé environnementale de l'Ecole de santé publique Harvard T.H. à Boston aux Etats-Unis et ses collègues. Des études antérieures utilisant des DAI ont été réalisées pour comprendre le lien entre température et arythmie, mais étaient limitées par des échantillons de petite taille et géographiquement restreints.
Cette nouvelle étude s'appuie sur le registre de surveillance des produits (Product Surveillance Registry) de Medtronic, qui a permis d'analyser les événements par heure de 3.079 patients ayant bénéficié d'un DAI entre le 1er janvier 2016 et le 20 avril 2023 et ayant présenté au moins un événement arythmique. Ces événements ont été appariés aux températures ambiantes relevées par les stations météorologiques locales.
Les patients étaient répartis dans 103 villes américaines, la plupart situées dans la zone climatique continentale, suivie de la zone climatique tempérée. "Cette étude est la plus vaste à ce jour sur les événements arythmiques horaires en relation avec la température", précisent les auteurs.
Au total, 3.884 événements ont été enregistrés, dont 2.536 événements de tachycardie atriale ou fibrillation atriale et 1.348 événements de tachycardie ventriculaire/fibrillation ventriculaire. L'analyse montre d'abord que ces épisodes de tachycardie atriale ou fibrillation atriale sont survenus dans 42,9% entre 9 h et 16 h, dans 32% entre 17 h et minuit et dans 25% entre 1 h et 8 h. Les épisodes étaient moins nombreux le samedi et le dimanche que le reste de la semaine.
"Des comportements tels que l'observance du traitement, l'activité physique et la qualité du sommeil peuvent varier entre les jours de semaine et les week-ends, ce qui peut influencer l'apparition de l'arythmie", notent les auteurs. Quant aux épisodes de tachycardie ventriculaire/fibrillation ventriculaire, elles sont également survenues plus souvent en journée, avec 38,6% des cas entre 9 h et 16 h. Puis 37,1% ont eu lieu entre 17 h et minuit et 24,3% entre 1 h et 8 h. La différence selon les jours de la semaine n'était pas significative.
Une relation dose-réponse entre température élevées et risque de fibrillation atriale
Par ailleurs, une relation dose-réponse significative entre températures extérieures élevées et épisodes de tachycardie atriale/fibrillation atriale a par ailleurs été mise en évidence. Par rapport à une température considérée comme optimale de 19°C, des températures extrêmes étaient associées à un risque multiplié par plus de deux d'épisode de fibrillation atriale, avec un odds ratio (mesure approchant celle du risque relatif) de 2,4 pour une température de 39°C, de 2,6 pour 40°C, de 2,8 pour 41°C et de 3 pour 42°C. Aucune association significative entre températures froides et fibrillation atriale n'a été retrouvée.
Concernant les épisodes de tachycardie ventriculaire ou fibrillation ventriculaire, les associations avec la température n'étaient pas significatives. "Bien que nos résultats soient encore loin d'avoir des implications cliniques directes, cette analyse multi-villes aux Etats-Unis plaide en faveur de mesures de précaution pour les personnes à risque", estiment les auteurs. "Sur le plan clinique, davantage d'études interventionnelles au niveau individuel sont nécessaires pour comprendre comment les professionnels de santé prenant en charge les patients souffrant d'arythmie peuvent intervenir pour minimiser les risques associés aux températures extrêmes."
(JAHA, publication en ligne du 5 juin)
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