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Pose de stent chez le patient avec fibrillation atriale: un mois de bithérapie antithrombotique peut suffire, suivi de l'AOD seul

Publié le lundi 17 novembre 2025

La bithérapie antithrombotique après une intervention coronaire percutanée chez les patients atteints de fibrillation atriale, associant un anticoagulant oral direct (AOD) et un anti-agrégant plaquettaire, peut être réduite à un mois et suivie de l'AOD en monothérapie, une stratégie non inférieure à la bithérapie pendant 12 mois telle que recommandé, selon une étude japonaise présentée au congrès de l'American Heart Association (AHA) à La Nouvelle-Orléans.

Après une pose de stent coronaire, une bithérapie antithrombotique pendant un an, associant un AOD et un inhibiteur de P2Y12, constitue le traitement standard chez les patients atteints de fibrillation atriale. Mais ces traitements associés peuvent augmenter le risque d'hémorragie grave. Aucune étude n'avait encore examiné si l'on pouvait raccourcir à un mois la durée de cette bithérapie sans risque, souligne Yohei Sotomi de l'University of Osaka Graduate School of Medicine, principal auteur, dans un communiqué de l'AHA.

Cela a été fait dans l'étude multicentrique randomisée en ouvert OPTIMA-AF, menée au Japon auprès de 1.088 patients atteints de fibrillation atriale et recevant une intervention coronaire percutanée, randomisés entre, d'une part, un mois de bithérapie AOD + anti-P2Y12 suivi de 11 mois d'AOD seul et, d'autre part, 12 mois de bithérapie AOD + anti-P2Y12.

Les AOD utilisés étaient l'édoxaban chez un peu moins de la moitié des patients, l'apixaban chez un peu plus d'un quart, le rivaroxaban chez moins d'un quart et le dabigatran chez 4% des patients. Le clopidogrel était utilisé par un peu moins de la moitié des patients et le prasugrel par un peu plus de la moitié. Le taux de décès ou évènements thrombotiques (infarctus, thrombose de stent certaine, accident vasculaire cérébral ou embolie systémique) à 1 an était de 5,4% dans le groupe assigné à un mois de bithérapie contre 4,5% dans le groupe assigné à 12 mois. Le critère de non-infériorité pour l'efficacité était atteint, mais pas la supériorité, selon les résultats présentés en session Late-Breaking Science. Le taux d'hémorragies majeures ou non majeures mais cliniquement significatives était respectivement de 4,8% contre 9,5%. Le critère de supériorité était atteint pour la sécurité, pour la bithérapie raccourcie à un mois par rapport à 12 mois. La différence portait principalement sur les saignements non majeurs cliniquement significatifs (2,5% contre 5,4%).

"Notre étude est la première à montrer qu'une stratégie [de bithérapie antithrombotique] d'un mois est sûre et efficace, ce qui apporte des bénéfices en vie réelle pour les patients et les médecins", commente Yohei Sotomi dans le communiqué de l'AHA. "Ces résultats peuvent aider les médecins à se sentir plus confiants pour prescrire des durées plus courtes de bithérapie antithrombotique après pose de stent chez certains patients atteints de fibrillation atriale", ajoute-t-il. Il a toutefois souligné plusieurs limites de cette étude, notamment le fait que le taux d'évènements observé était très inférieur au taux attendu. Aussi les résultats d'efficacité doivent-ils être interprétés avec prudence. En outre, cette étude a été menée sur une population d'Asie de l'Est, qui présente des prédispositions aux complications ischémiques et hémorragiques distinctes de celles des populations occidentales. 

Lors de ce congrès, l'essai ADAPT AF-DES a par ailleurs montré qu'après un an de bithérapie antithrombotique chez ces patients, passer à une monothérapie d'AOD est non inférieur, et même supérieur, à l'association d'un AOD et du clopidogrel sur les évènements cliniques indésirables, rappelle-t-on.

 

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