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La mortalité à 10 ans après ablation par cathéter de la tachycardie ventriculaire proche de 40% chez les patients tout-venant

Publié le vendredi 10 janvier 2025

APM news

Dix ans après une ablation par cathéter de tachycardie ventriculaire idiopathique, la mortalité approche les 40% pour les patients tout-venant, le taux étant plus élevé pour ceux présentant une maladie cardiaque structurelle, plus favorable pour ceux ayant une structure cardiaque normale, selon une étude allemande publiée dans le Journal of the American Heart Association (JAHA).

L'ablation par cathéter est la principale option thérapeutique pour la tachycardie ventriculaire idiopathique. Les précédentes études sur ses résultats ont une durée de suivi limitée, la plupart n'excédant pas deux ans. Peu de données à long terme sont disponibles sur la mortalité et les récidives de tachycardie ventriculaire après ablation, soulignent Laura Rottner de l'hôpital universitaire de Hambourg (Allemagne) et ses collègues.

A partir du registre allemand des ablations, auquel participent 55 centres d'électrophysiologie dont 38 centres spécialisés dans l'ablation de la tachycardie ventriculaire, ils ont analysé les données de suivi à 10 ans de 334 patients ayant reçu cette intervention par cathéter. Parmi eux, 118 (35%) avaient une structure cardiaque normale et 216 (65%) avaient une maladie cardiaque structurelle, dont 161 (75%) une cardiopathie ischémique. Les données de suivi complètes étaient disponibles pour 94,8% des patients.

Le taux de mortalité de toute cause à 10 ans était de 39,4%. Il s'élevait à 54,8% pour les patients avec une pathologie cardiaque structurelle, contre 12,1% pour les patients ayant une structure cardiaque normale, une différence statistiquement significative. Parmi les patients avec une maladie cardiaque structurelle, ceux qui présentaient une cardiopathie ischémique avaient un taux de mortalité à 10 ans encore plus élevé, de 62,4%, contre 33,6% chez ceux sans maladie ischémique, la différence étant statistiquement significative.

Par ailleurs, les ré-hospitalisations étaient significativement plus fréquentes pour les patients avec une maladie cardiaque structurelle que pour ceux ayant une structure cardiaque normale (71,4% contre 27,3%), en particulier les ré-hospitalisations pour récidive de tachycardie ventriculaire (41,9% contre 16,3%), mais il n'y avait pas de différence entre ceux ayant une maladie ischémique et ceux n'en ayant pas.

Les facteurs prédictifs de mortalité après ablation de la tachycardie ventriculaire significatifs étaient l'âge, une fraction d'éjection ventriculaire gauche inférieure ou égale à 30%, le diabète, une tachycardie ventriculaire incessante, une lésion linéaire et un échec procédural aigu. L'échec procédural était le seul facteur significativement prédictif de la récidive de tachycardie ventriculaire.

Il s'agit de la première étude sur la mortalité de toute cause à 10 ans et les facteurs prédictifs du résultat après ablation par cathéter de la tachycardie ventriculaire chez les patients avec une maladie cardiaque structurelle et ceux avec une structure cardiaque normale, menée à partir d'un large registre multicentrique prospectif des ablations, commentent les auteurs. Cette étude "apporte de nouvelles preuves dans le champ de l'ablation de la tachycardie ventriculaire et pour la sélection appropriée des patients", concluent-ils.

(JAHA, publication en ligne du 24 décembre 2024)

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