Fibrillation atriale : le contrôle précoce du rythme bénéfique aussi chez les patients diabétiques ou obèses

Publié le vendredi 1 août 2025

Une stratégie de contrôle précoce du rythme atrial chez les patients atteints de fibrillation atriale est également efficace en cas d'obésité ou de diabète pour prévenir le risque d'événement cardiovasculaire majeur, selon une analyse secondaire d'un essai randomisé publiée dans le JAMA Cardiology.

L'essai randomisé EAST-AFNET 4 a montré qu'un contrôle précoce du rythme atrial chez les patients souffrant de fibrillation atriale (FA) permettait de diminuer significativement le risque d'événement cardiovasculaire majeur, par rapport à la prise en charge usuelle, consistant en un contrôle de la fréquence cardiaque avec contrôle du rythme seulement en cas de symptômes persistants (cf dépêche du 02/09/2020 à 16:42).

L'obésité et le diabète représentent cependant des situations particulières: l'obésité augmente les récidives de fibrillation atriale, en raison probablement d'effets directs et indirects du tissu adipeux péricardique sur la fonction et la structure atriales et du remodelage électrique et structural, tandis que les déterminants métaboliques de la FA suggèrent que le diabète notamment pourrait être moins adapté à un traitement de contrôle du rythme, expliquent Andreas Metzner du centre médical universitaire Hambourg-Eppendorf à Hambourg (Allemagne) et ses collègues.

Une sous-analyse de cet essai a donc été menée afin de vérifier les effets du contrôle précoce du rythme en présence d'une obésité ou d'un diabète.

EAST-AFNET 4 a inclus 2.789 patients randomisés entre le contrôle précoce du rythme par anti-arythmiques ou ablation de la FA et la prise en charge usuelle. Parmi les patients, 1.086 (39,1%) étaient obèses et 694 (24,9%) étaient diabétiques.

Sur l'ensemble des patients de l'étude, le critère principal d'efficacité, qui incluait les décès cardiovasculaires, accidents vasculaires cérébraux (AVC), syndromes coronaires aigus et hospitalisations pour insuffisance cardiaque, a été diminué significativement de 21%, rappelle-t-on.

Les patients obèses étaient plus jeunes, présentaient plus souvent une FA non paroxystique, avaient moins d'antécédents d'AVC ou d'accidents ischémiques transitoires (AIT), et plus souvent une hypertension et une insuffisance cardiaque stable que les patients non obèses. Les scores CHA2DS2-VASC étaient similaires chez les obèses et les non-obèses, ainsi que la fréquence de la maladie rénale chronique de stade MDRD 3 ou 4.

L'obésité n'a pas modifié l'effet du traitement de contrôle du rythme précoce sur le critère principal: le risque de survenue d'un événement du critère principal était significativement réduit de 16% chez les patients non obèses et de 31% chez les patients obèses, sans interaction significative.

L'effet du traitement sur chacun des composants individuels du critère principal n'a pas été affecté non plus par l'obésité.

Les patients diabétiques étaient plus jeunes, plus souvent de sexe masculin, avaient un indice de masse corporelle (IMC) plus élevé, présentaient plus souvent une hypertension artérielle, avaient un score CHA2DS2-VASC plus élevé et un peu plus de maladies rénales chroniques de stade MDRD 3 ou 4 que les non-diabétiques.

Le diabète n'a pas modifié l'effet du traitement de contrôle du rythme précoce sur le critère principal, avec un risque réduit de 23% chez les non-diabétiques et de 22% chez les diabétiques.

Sur les composants individuels du critère principal, une incidence numériquement plus élevée d'AVC a été observée chez les diabétiques, mais non statistiquement significative.

"Le contrôle précoce du rythme conserve son efficacité et sa sécurité chez les patients avec et sans diabète et chez les patients avec et sans obésité", concluent les auteurs.

(JAMA Cardiology, publication en ligne du 30 juillet)

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