Identification de facteurs prédictifs de récidive d'AVC chez des patients avec une fibrillation atriale sous anticoagulation orale

Publié le jeudi 9 janvier 2025

APM news

Des chercheurs irlandais ont identifié plusieurs facteurs prédictifs de récidive d'accident vasculaire cérébral (AVC) chez des patients avec une fibrillation atriale recevant pourtant une prévention secondaire par anticoagulation orale.

Un AVC sur trois est lié à une fibrillation atriale et la proportion tend à augmenter. L'anticoagulation orale par antivitamine K (AVK) ou anticoagulant oral direct (AOD) est efficace pour réduire le risque d'AVC chez les patients avec une fibrillation atriale. Cependant, le risque de récidive reste important, de 3,2% à 6,5% par an, rappellent Yuen Cheung et Marianne Foley et leurs collègues de l'University College Dublin et leurs collègues dans Neurology.

Les raisons de ce risque résiduel malgré un traitement de prévention secondaire restent mal comprises et il est essentiel d'identifier les patients les plus à risque pour trouver de nouveaux traitements. Dans l'objectif de développer des outils prédictifs, les chercheurs ont mené une revue systématique de la littérature afin d'évaluer l'association entre le risque de récidive d'AVC et des facteurs cliniques, échocardiographiques, sanguins et radiologiques.

L'analyse a porté sur les données de 28 études menées dans différents pays en Asie, en Europe et en Amérique du Nord dont 21 cohortes observationnelles prospectives, six cohortes observationnelles rétrospectives et une de cas-contrôles rétrospectives ainsi que les données individuelles issues de deux méta-analyses, soit un total de 52.798 patients. En médiane, 73,8% des patients recevaient une anticoagulation orale après un premier AVC, entre 10,7% et 100% selon les études, et 5.046 récidives étaient enregistrées, définies comme un AVC ischémique, un AVC ischémique et/ou hémorragique, un accident ischémique transitoire (AIT) ou une embolie systémique.

L'analyse a confirmé plusieurs facteurs de risque connus associés à la récidive d'AVC, comme l'âge, le sexe féminin, un diabète, une hypertension artérielle, une insuffisance cardiaque, une hyperlipidémie et le score CHA2DS2-VASc de risque embolique.

Il apparaît que le risque de récidive est augmenté de 85% en cas de prise d'une coagulation orale, de 44% avec une fibrillation persistante (par rapport à une forme paroxystique), de 86% en cas de maladie rénale chronique et multiplié par 4,36 en présence d'une tumeur maligne.

Inversement, le risque de récidive semble diminuer, de 3% par point NIHSS en moins et chez les patients d'origine asiatique. Le risque de récidive d'AVC n'était pas plus important chez les patients dont la fibrillation atriale était découverte après un premier AVC par rapport à ceux dont le trouble du rythme cardiaque était déjà connu.

Parmi les marqueurs radiologiques, il apparaît que ce risque est multiplié par respectivement 1,9 et 2,8 par la présence d'infarctus lacunaires chroniques et d'infarctus d'allure embolique à l'imagerie cérébrale et par 1,3 en cas de microsaignements cérébraux.

A l'échocardiographie, ce sont la taille de l'auricule, la présence d'un thrombus intracardiaque ou d'un appendice auriculaire gauche avec prise de contraste spontanée et une variation d'intensité qui sont associées au risque de récidive d'AVC, multiplié par respectivement 1,4, 2, 2,9 et 2,8

Parmi les marqueurs sanguins, une petite étude a notamment associé le risque de récidive d'AVC à un taux de peptide natriurétique cérébral (BNP) égal ou supérieur à 300 pg/mL. Cette étude a permis d'identifier de nouveaux marqueurs cliniques qui pourraient améliorer l'identification de patients à risque élevé de récidive d'AVC chez des patients traités par anticoagulation orale pour une fibrillation atriale. D'autres travaux sont nécessaires pour les valider, concluent les chercheurs.

(Neurology, publication en ligne du 18 décembre 2024)

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