Les maladies gynécologiques associées à un plus grand risque de maladie coronaire et d'AVC

Publié le mercredi 5 mars 2025

APM news

Être atteinte d'une maladie gynécologique chronique non maligne, en particulier l'endométriose et le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), est associé à un risque accru de maladie cardio- et cérébrovasculaire, selon une revue systématique de la littérature et méta-analyse publiée dans Heart.

Les maladies gynécologiques non malignes sont apparues comme un facteur de risque potentiel contribuant aux maladies cardiovasculaires ou cérébrovasculaires. Étant donnée la fréquence de certaines maladies gynécologiques (près des trois quarts des femmes déclarant une dysménorrhée, une femme de 44 ans sur neuf ayant un diagnostic d'endométriose, une sur cinq ayant un SOPK), une telle association entraînerait des répercussions importantes, avec des millions de femmes affectées dans le monde, soulignent les auteurs.

Afin de synthétiser toutes les données épidémiologiques publiées sur le sujet, Giorgia Elisabeth Colombo de l'hôpital régional de Lugano (Suisse) et ses collègues ont réalisé une revue systématique de la littérature et une méta-analyse, la première à leur connaissance à évaluer l'association entre maladies gynécologiques non malignes et maladies cardio- et cérébrovasculaires, dans leur ensemble et pour des sous-groupes particuliers.

Leur analyse a inclus 28 études observationnelles portant sur 3,27 millions de personnes. Ces études portaient sur l'endométriose, le SOPK, les règles excessives et les cycles menstruels irréguliers. Le fait de présenter l'une de ces conditions était associé à un risque significativement augmenté de 28% de maladie cardio- ou cérébrovasculaire -critère incluant les maladies coronaires, les maladies cérébrovasculaires, l'insuffisance cardiaque et l'artériopathie périphérique.

Ces maladies gynécologiques étaient en particulier associées à une augmentation de 41% du risque de maladie coronaire et de 33% du risque de maladie cérébrovasculaire. L'augmentation du risque était significative en particulier pour l'endométriose et le SOPK. Les auteurs notent que la conception et la méthodologie des études étaient très variables et que plus de la moitié (53,5%) avaient un fort risque de biais. Dès lors, les futures recherches sur ce sujet doivent adopter des conceptions d'études plus rigoureuses et une meilleure harmonisation des maladies gynécologiques et des maladies cardio- et cérébrovasculaires.

Ils concluent néanmoins que "bien que l'étendue de cette association reste à explorer et que la causalité n'ait pas été établie, les résultats suggèrent qu'il est important de sensibiliser sur l'association potentielle (...) aussi bien la population générale que les professionnels de santé". Cette sensibilisation "permettrait aux professionnels de santé de conseiller les patientes quant à des changements de comportements et à des interventions visant à réduire les risques, afin potentiellement de prévenir ou retarder l'apparition, ou réduire la sévérité, de [maladies cardio- et cérébrovasculaires]", estiment-ils.

(Heart, publication en ligne du 24 février)

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