Une pression artérielle élevée chez l'enfant est associée à un plus grand risque de décès cardiovasculaire à l'âge adulte

Publié le jeudi 11 septembre 2025

Une pression artérielle élevée ou une hypertension mesurée à l'âge de 7 ans est associée à un plus grand risque de décès cardiovasculaire à l'âge adulte, montre une étude américaine publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) et présentée dimanche au congrès Hypertension de l'American Heart Association (AHA) à Baltimore.

L'effet d'une élévation précoce de la pression artérielle sur le risque de maladie cardiovasculaire et de décès cardiovasculaire au cours de la vie est de plus en plus reconnu, mais il existe peu de données sur le risque de décès à long terme, soulignent Alexa Freedman de la Northwestern University Feinberg School of Medicine à Chicago et ses collègues. Ils ont analysé les données provenant d'une cohorte prospective de personnes nées entre 1959 et 1965, dont la pression artérielle a été mesurée à l'âge de 7 ans et dont le statut vital a été évalué jusqu'en 2016.

Sur 37.081 enfants inclus, 487 décès cardiovasculaires et 2.242 décès non cardiovasculaires ont été recensés au cours d'un suivi médian de 54 ans. L'augmentation de la pression systolique aussi bien que de la pression diastolique à l'âge de 7 ans était significativement associée à un risque accru de décès cardiovasculaire ultérieur, avec un risque relatif ajusté (hazard ratio, HR) de 1,14 pour une augmentation d'une déviation standard de la pression systolique, et un HR de 1,18 pour une augmentation d'une déviation standard de la pression diastolique. Les analyses de sensibilité menées sur les fratries ont confirmé cet effet en prenant en compte les potentiels facteurs familiaux et environnementaux.

En outre, l'association avec la pression systolique était plus forte chez les hommes (HR = 1,31) que chez les femmes (HR = 0,97). En répartissant les enfants dans trois catégories selon leur pression artérielle mesurée à 7 ans, à savoir normale (inférieure au 90e percentile), élevée (entre le 90e et le 94e percentile) et hypertension (supérieure ou égale au 95e percentile) suivant les recommandations de l'American Academy of pediatrics, les chercheurs ont établi que ceux qui avaient une pression artérielle élevée avaient un risque de décès cardiovasculaire ultérieur de 48% plus élevé, et ceux qui avaient une hypertension avaient un risque de décès cardiovasculaire de 40% plus élevé.

 Ces résultats complètent des travaux précédents qui avaient montré le lien entre pression systolique pendant l'enfance et décès cardiovasculaire chez le jeune adulte, avec cette fois-ci un suivi plus long et une analyse de sensibilité impliquant les fratries, qui permet d'atténuer les inquiétudes concernant les biais dus à des facteurs de confusion potentiels liés aux caractéristiques familiales ou de style de vie, soulignent les auteurs. 

"Dans l'ensemble, ces résultats soulignent l'importance de la promotion de la santé cardiovasculaire en début de vie, en insistant sur la surveillance et la modification des risques associés à la pression artérielle dès l'âge de 7 ans", concluent-ils.

 

(JAMA, publication en ligne du 7 septembre)

Source :

Articles les plus lus