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Intérêt potentiel d'un dépistage néonatal de l'hypercholestérolémie familiale (étude pilote américaine)
Publié le mercredi 5 novembre 2025
L'hypercholestérolémie familiale, maladie d'origine génétique touchant une personne sur 300, pourrait être dépistée dès la naissance dans le cadre du programme de dépistage néonatal organisé, suggère une étude de faisabilité américaine publiée par le JAMA Cardiology.
Dans cette étude pilote, tous les cas n'ont pas été dépistés. Mais les auteurs soulignent que par rapport au fait qu'actuellement, de nombreuses personnes ne savent pas qu'elles sont porteuses de mutations liées à cette maladie, cela serait un progrès important.
L'hypercholestérolémie familiale est associée à un risque très précoce d'événement cardiovasculaire, voire de décès, particulièrement pour les personnes ayant la forme homozygote. Il existe des recommandations de dépistage dans l'enfance mais qui sont peu suivies, rappellent Amy Peterson de l'université du Wisconsin à Madison et ses collègues.
Ils ont fait l'hypothèse de l'intérêt d'une stratégie alternative: faire un dépistage de tous les nouveau-nés, dans le cadre du programme national de dépistage. La plupart des pays développés ont un programme permettant de dépister dans les premiers jours de vie une série de maladies génétiques, dont certaines nécessitent une prise en charge rapide (en France, ce sont actuellement 16 maladies qui sont dépistées au stade néonatal, rappelle-t-on).
Certes, la découverte à la naissance d'une mutation d'hypercholestérolémie familiale n'entraînerait pas immédiatement une prise en charge, mais cela permettrait de prévoir une surveillance précoce ainsi que, dans de nombreux cas où la maladie n'était pas connue dans la famille, de réaliser un dépistage sur les proches. Ils ont évalué une stratégie en deux étapes, qui utiliserait les gouttes de sang prélevées aux nouveau-nés et déposées sur un buvard, qui sont actuellement utilisées pour rechercher d'autres maladies. Dans une première étape, le LDL-cholestérol (LDL-C) et l'apolipoprotéine B (apoB) seraient mesurées, permettant d'identifier des enfants possiblement touchés qui, dans une deuxième étape, bénéficieraient d'un examen génétique pour identifier précisément les porteurs de mutation.
Ils ont appliqué cette stratégie à 10.004 nouveau-nés. L'analyse du LDL-C et de l'apoB a permis de sélectionner 768 enfants; puis l'analyse génétique chez ceux-ci a identifié 16 porteurs de mutation d'hypercholestérolémie familiale. La prévalence était ainsi d'un cas sur 625 enfants. C'est moins que l'incidence estimée de 1 sur 300, reconnaissent les auteurs. Mais comme mentionné plus haut, aux Etats-Unis, seulement 5% à 10% des personnes porteuses d'une mutation d'hypercholestérolémie familiale sont diagnostiquées. Dès lors, passer à 50% serait déjà un grand pas en avant, particulièrement pour les homozygotes qui ont un risque élevé de complication cardiaque dès l'enfance.
Ils soulignent le fait que leur stratégie en deux étapes aurait un avantage en matière de coût, l'analyse biochimique en première étape étant beaucoup moins chère que si l'on faisait une analyse génétique sur tous les nouveau-nés.
(JAMA Cardiology, publication en ligne du 29 octobre)
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