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Effet bénéfique des inhibiteurs du SGLT2 sur le risque de dissection aortique

Publié le mardi 15 juillet 2025

Les inhibiteurs du cotransporteur sodium-glucose 2 (SGLT2) ont été associés à une réduction significative de 25% du risque de dissection aortique chez les patients diabétiques de type 2 par rapport aux inhibiteurs de la dipeptidyl peptidase-4 (DPP4), dans une étude taïwanaise publiée par le Journal of the American Heart Association (JAHA).

Les inhibiteurs du SGLT2 utilisés dans le diabète de type 2 ont montré des effets protecteurs contre plusieurs maladies cardiovasculaires, rappellent Chi-Jung Chung de l'université Taichung à Taiwan et ses coauteurs, notamment l'insuffisance cardiaque ou la sténose aortique. "Cependant, aucune étude n'a évalué leur effet sur le risque de dissection aortique", poursuivent-ils. 

Les chercheurs ont utilisé la base de données de l'assurance maladie taïwanaise et ont analysé rétrospectivement les données de plus de 600.000 patients atteints de diabète de type 2. Ils ont comparé l'incidence des cas de dissection aortique chez 242.563 patients traités par des inhibiteurs du SGLT2 et chez 376.062 patients recevant des inhibiteurs de la DPP4, un autre traitement antidiabétique. 

Les inhibiteurs du SGLT2 étudiés comprenaient la dapagliflozine (Forxiga*, AstraZeneca), l'empagliflozine (Jardiance*, Boehringer Ingelheim et Lilly) et la canagliflozine (Invokana*, Menarini France). Les inhibiteurs de la DPP4 regroupaient l'alogliptine, la linagliptine, la saxagliptine, la sitagliptine et la vildagliptine. L'incidence globale de la dissection aortique était de 14,8 cas pour 100.000 patients-années chez ceux traités par les inhibiteurs du SGLT2, contre 29,6 cas pour 100.000 patients-années chez ceux sous inhibiteurs de la DPP4.

Après ajustement pour les facteurs de risque potentiels et les comorbidités, les inhibiteurs du SGLT2 ont été associés à un risque significativement plus faible de 25% de dissection aortique par rapport aux inhibiteurs de la DPP4. Des analyses en sous-groupe ont par ailleurs montré des réductions du risque avec les inhibiteurs du SGLT notamment chez les patients souffrant d'hypertension (baisse de risque de dissection aortique de 37%) et chez les patients sans hyperlipidémie (baisse de 27%), ainsi que ceux présentant une aortite (baisse de 25%), une valvulopathie aortique (baisse de 26%) ou une valvulopathie mitrale (baisse de 27%). "Cet effet protecteur des inhibiteurs du SGLT2 pourrait être attribué à la réduction des espèces réactives de l'oxygène et de l'inflammation, de la pression artérielle, des taux de lipides et d'acide urique, ainsi qu'à l'amélioration de la rigidité artérielle", commentent les chercheurs.

"Chez les patients atteints de diabète de type 2 à haut risque de complications vasculaires, les inhibiteurs du SGLT2 peuvent être envisagés non seulement pour le contrôle glycémique mais également pour la prévention de la dissection aortique", concluent-ils.

 

(JAHA, publication en ligne du 23 juin)

 

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