Jusqu'à 44% des cas de démence à 80 ans attribuables à un facteur de risque vasculaire

Publié le mercredi 25 juin 2025

Entre 22% et 44% des cas de démence à l'âge de 80 ans étaient attribuables à au moins un des facteurs de risque vasculaires -hypertension artérielle, diabète ou tabagisme actif- présents entre 45 et 74 ans, selon une vaste étude américaine publiée dans JAMA Neurology.

Les facteurs de risque vasculaires sont associés à un risque accru de démence, mais leur contribution dans sa survenue est mal connue, expliquent Jason Smith de l'école de santé publique Johns Hopkins Bloomberg de Baltimore aux Etats-Unis et ses coauteurs.

Pour quantifier la part des démences incidentes attribuables à l'hypertension, au diabète ou au tabagisme actif, les chercheurs ont mené une analyse de cohorte prospective incluant plus de 12.200 Américains, recrutés lorsqu'ils avaient entre 45 et 64 ans puis suivis pendant 33 ans.

Les principaux facteurs de risque vasculaire ont été mesurés à trois âges: de 45 à 54 ans (7.731 participants), de 55 à 64 ans (12.274 participants) et de 65 à 74 ans (6.787 participants). Respectivement 801, 995 et 422 participants ont développé une démence à 80 ans.

Lorsqu'un de ces facteurs de risque était retrouvé entre 45 et 54 ans, 21,8% des démences à 80 ans lui étaient attribuables. Cette part augmentait avec l'âge de mesure des facteurs de risque: elle passait ainsi à 26,4% de 55 à 64 ans et à 44% de 65 à 74 ans.

Le tabagisme était associé à la part attribuable la plus importante lorsque les facteurs de risque étaient mesurés entre 45 et 54 ans. L'hypertension a quant à elle contribué le plus à la part attribuable pour les facteurs de risque mesurés entre 55 et 64 ans et entre 65 et 74 ans.

La contribution des maladies vasculaires à la démence était plus importante chez les personnes non porteuses du gène de l'apolipoprotéine ε4 et chez les personnes s'identifiant comme noires. Seulement 2% à 8% des cas de démence après 80 ans étaient attribuables à ces facteurs.

"En supposant des relations de cause à effet, le maintien d'une santé vasculaire optimale tout au long de la vie pourrait atténuer une proportion importante du risque de démence à 80 ans", concluent les auteurs.

(JAMA Neurology, publication en ligne du 2 juin)

 

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