SCA : la désescalade de la bithérapie antiplaquettaire est efficace en cas de ballon recouvert de médicament

Publié le jeudi 23 mai 2024

APM news

Chez les patients atteints de syndrome coronaire traités avec succès par angioplastie avec ballonnet recouvert de médicament, la mise en place d'une stratégie de désescalade progressive de la bithérapie antiplaquettaire est non inférieure en termes d'efficacité par rapport à la bithérapie standard, sur un an, selon les données de l'étude REC-CAGEFREE II présentées au congrès EuroPCR à Paris.

"Par rapport aux stents à élution médicamenteuse, les ballonnets à revêtement médicamenteux sont associés à une cicatrisation plus rapide des vaisseaux et à une réduction de la charge thrombotique", a souligné Ling Tao du département de cardiologie du Xijing Hospital à Xi'an en Chine, lors de sa présentation de l'étude lors d'une session Hotline/Late-Breaking Trials consacrée aux essais majeurs de dernière minute.

"Par conséquent, les patients traités par ballonnet ont théoriquement besoin d'un traitement antiplaquettaire moins intense. Cependant, il n'existe à ce jour aucune donnée randomisée portant sur les stratégies antiplaquettaires adaptées à ces patients."

Entre novembre 2021 et janvier 2023, 1.948 patients traités par ballonnet recouvert de paclitaxel pour un infarctus du myocarde avec sus-décalage du segment ST (STEMI), un infarctus du myocarde sans sus-décalage du segment ST (NSTEMI) ou un angor instable (UA) ont été recrutés dans 41 sites en Chine.

 Ils ont été randomisés entre deux groupes : l'un bénéficiant d'une stratégie de désescalade progressive de la bithérapie constituée d'un mois de bithérapie associant aspirine et ticagrélor (Brilique*, AstraZeneca) suivi de cinq mois de monothérapie par ticagrélor puis de six mois d'aspirine en monothérapie, le second bénéficiant de la bithérapie standard combinant aspirine et ticagrélor pendant un an.

En plus des consultations, les patients étaient contactés automatiquement tous les mois via la plateforme de messagerie WeChat dans le but d'améliorer l'observance du traitement.

Les principales indications du recours au ballonnet recouvert de paclitaxel étaient la maladie des petits vaisseaux (55,9%), les bifurcations (45,4%), la resténose du stent (18,6%) et les lésions diffuses (10,2%). "La présence d'un diabète concomitant (30,5%) et d'un risque hémorragique élevé (20,6%) a également contribué à envisager l'utilisation du ballonnet", a précisé Ling Tao.

Le critère principal d'efficacité était le critère NACE (pour Net Adverse Clinical Events), défini comme un critère composite incluant décès toutes causes, accident vasculaire cérébral (AVC), infarctus du myocarde, revascularisation et événements hémorragiques de type BARC 3 ou 5.

Le taux d'adhésion au traitement alloué était de 85,4% dans le groupe désescalade progressive et de 85,9% pour les patients du groupe bithérapie standard. Douze mois après la randomisation, 9% des patients du groupe désescalade et 8,7% de ceux du groupe bithérapie standard ont atteint le critère NACE, la stratégie de désescalade étant non inférieure à la stratégie standard.

Le critère principal de sécurité, défini comme un critère composite de décès toutes causes, d'AVC, d'infarctus du myocarde et de revascularisation, a concerné 8,7% des patients du groupe désescalade et 7,6% de ceux du groupe standard, sans différence significative.

"Si tous les événements ischémiques ou hémorragiques cliniquement pertinents étaient considérés selon leur importance clinique hiérarchique, un bénéfice global aurait été observé avec la désescalade progressive de la bithérapie par rapport à la bithérapie standard de 12 mois", a précisé la cardiologue. "Cette présente étude fournit le premier élément de preuve concernant une stratégie antiplaquettaire adaptée aux patients traités par ballonnet recouvert de médicament", a-t-elle souligné.

0 commentaire

Pour ajouter un commentaire, vous devez être connecté. Se connecter

Articles les plus lus