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Tachycardie ventriculaire: l'ablation par cathéter en première ligne fait mieux que les anti-arythmiques
Publié le mercredi 20 novembre 2024
L'ablation par cathéter utilisée comme traitement de première ligne de l'arythmie ventriculaire chez les patients ayant eu un infarctus réduit le risque de décès ou d'arythmie ventriculaire par rapport au traitement médicamenteux anti-arythmique, selon une étude internationale présentée samedi au congrès de l'American Heart Association (AHA) à Chicago et publiée dans le New England Journal of Medicine (NEJM).
L'infarctus peut entraîner l'apparition d'arythmie ventriculaire ultérieure. L'implantation d'un défibrillateur implantable peut être effectuée, mais si les chocs qu'il délivre peuvent sauver la vie du patient, ce dispositif ne prévient pas la tachycardie ventriculaire, rappelle l'AHA dans un communiqué. Les chocs eux-mêmes délivrés par le défibrillateur peuvent être très douloureux.
L'ablation par cathéter est généralement utilisée en deuxième choix, lorsque les anti-arythmiques n'ont pas été efficaces pour supprimer la tachycardie ventriculaire ou ne sont pas bien tolérés. Dans ce cas, l'ablation par cathéter s'est montrée plus efficace que l'augmentation de l'intensité du traitement par anti-arythmiques. Mais l'efficacité relative de chaque méthode en première ligne n'est pas déterminée.
L'essai VANISH2 a inclus 416 patients ayant eu un infarctus et présentant une tachycardie ventriculaire, tous porteurs d'un défibrillateur implantable. Ils ont été randomisés entre un traitement par anti-arythmique (sotalol ou amiodarone) et une ablation par cathéter. Ils ont été suivis pendant une médiane de 4,3 ans. Le taux de survenue d'un évènement du critère principal de jugement (décès de toute cause ou, à partir de 14 jours après la randomisation, orage tachycardique ventriculaire, choc approprié provenant du défibrillateur implanté, ou tachycardie ventriculaire durable nécessitant une intervention médicale) était de 50,7% dans le groupe ablation contre 60,6% dans le groupe anti-arythmiques, soit un risque relatif (hazard ratio, mesure approchée) significativement réduit de 25%, selon les résultats présentés en session late-breaking science.
Chaque composant du critère principal montrait une diminution avec l'ablation par rapport aux anti-arythmiques, celle-ci étant statistiquement significative pour les tachycardies ventriculaires nécessitant une intervention médicale, avec une réduction du risque de 74%. Les taux d'évènements indésirables graves non fatals étaient similaires dans les deux groupes, rapporte John Sapp de la Dalhousie University, Queen Elizabeth II Health Sciences Centre à Halifax (Canada). Dans le groupe ablation, il y a eu 1% de décès, 1% de saignements majeurs, 1,5% d'accidents vasculaires cérébraux (AVC), 0,5% de perforations et 2% de décompensations d'insuffisance cardiaque.
Dans le groupe anti-arythmiques, il y a eu 0,5% de décès, 3,3% de complications pulmonaires, 3,3% d'hyperthyroïdie, 2,4% d'anomalies hépatiques et 2,4% de troubles neurologiques. "Nous savons maintenant que l'ablation est une option raisonnable en traitement de première ligne", commente John Sapp dans un communiqué de l'AHA.
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