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Infarctus ST+: le prétraitement par héparine avant l'arrivée en salle de cathétérisme améliore la reperfusion spontanée
Publié le vendredi 8 novembre 2024
L'administration précoce, dès le premier contact médical, d'héparine non fractionnée aux patients ayant un infarctus aigu avec élévation du segment ST améliore la reperfusion spontanée par rapport à une administration uniquement pendant l'intervention coronaire percutanée, montre une étude randomisée chinoise présentée au congrès Transcatheter Cardiovascular Therapeutics (TCT) à Washington.
Plusieurs études observationnelles ont suggéré que le prétraitement par héparine non fractionnée, administrée dès le premier contact médical, avant une angioplastie primaire chez les patients ayant un infarctus, et non uniquement pendant le cathétérisme cardiaque, améliorait le taux de reperfusion de l'artère touchée par l'infarctus. On manque cependant de preuves provenant d'essais contrôlés randomisés.
L'essai HELP-PCI, présenté en session Late-Breaking Clinical Science, a comparé l'administration précoce, avant l'arrivée en salle de cathétérisme, dès le premier contact médical (groupe prétraité), d'héparine non fractionnée par rapport à son administration uniquement une fois le patient dans la salle de cathétérisme (groupe non prétraité), chez 999 patients ayant un infarctus ST+ avec des symptômes depuis moins de 12 heures, candidats à une intervention coronaire percutanée primaire. Ils ont été randomisés en ouvert entre les deux stratégies d'administration de 100 U/kg d'héparine non fractionnée.
Le délai d'administration de l'héparine était de 35 min contre 71 min par rapport au premier contact médical, dans le groupe prétraité par rapport au groupe non prétraité respectivement, et de 2,85 heure contre 3,10 h respectivement par rapport au début des symptômes.
Le prétraitement a été associé à une amélioration de la reperfusion de l'artère touchée par l'infarctus: à l'angiographie diagnostique, avant l'intervention coronaire percutanée, 23,6% des patients prétraités avaient un score de reperfusion TIMI 3 (reperfusion complète), contre 17,6% des patients non prétraités, soit un risque relatif de reperfusion complète significativement augmenté de 34% avec le prétraitement, rapporte Jing Chen du Renmin Hospital of Wuhan University (Chine) dans son diaporama.
Toutefois cela ne s'est pas traduit par une différence significative entre les deux groupes des taux d'évènements cardiovasculaires et cérébrovasculaires indésirables majeurs (MACCE), regroupant les décès, décès cardiaques, hospitalisations pour insuffisance cardiaque, infarctus, thrombose de stent, revascularisation non prévue et accident vasculaire cérébral, à un an (5,5% contre 6,7%). Aucun des composants individuels de ce critère ne montrait de différence significative entre les deux groupes.
A 30 jours il y avait toutefois significativement moins de MACCE dans le groupe prétraité (2,2% contre 4,7%), en particulier significativement moins d'hospitalisations pour insuffisance cardiaque (0% contre 1,0%). Le risque d'hémorragie majeure (BARC supérieur ou égal à 2) n'était pas significativement différent entre les deux groupes (1,4% contre 2,0% à un an).
"Le prétraitement avec une dose de charge d'héparine non fractionnée dès le premier contact médical a été associé à une reperfusion spontanée améliorée de l'artère touchée par l'infarctus, sans augmenter le risque de saignement majeur", résume le chercheur. "Le prétraitement avec une dose de charge d'héparine non fractionnée dès le premier contact médical devrait être envisagé afin de réduire le délai inhérent entre les premiers secours et la salle de cathétérisme dans les réseaux régionaux actuels, afin d'atténuer les lésions myocardiques et d'améliorer le pronostic clinique des patients ayant un infarctus ST+", conclut-il.
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