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Colchicine post-TAVI: un excès d'AVC dans un essai montrant pourtant une réduction des arythmies et troubles de la conduction
Publié le lundi 16 septembre 2024
L'administration de colchicine à des patients atteints de sténose aortique recevant un remplacement de valve aortique par voie percutanée (TAVR/TAVI) est associée à une réduction du risque d'arythmie cardiaque et de troubles de la conduction post-TAVI, selon une étude présentée au congrès Transcatheter Cardiovascular Therapeutics (TCT) 2024 à Washington, qui a dû toutefois être arrêtée prématurément en raison d'un excès d'accidents vasculaires cérébraux (AVC) sous colchicine.
Une réponse inflammatoire peut être impliquée dans le développement d'une fibrillation atriale de novo après un TAVI, souligne Thomas Pilgrim de l'hôpital universitaire de Bern dans sa présentation faite en session Late-Breaking Clinical Science. Un environnement inflammatoire favorise les arythmies cardiaques et la colchicine s'était déjà montrée efficace en prévention de la fibrillation atriale après chirurgie cardiaque, rappelle-t-il.
La colchicine a donc été évaluée chez les patients recevant un TAVI, dans l'essai Co-STAR, dont l'objectif principal était de voir son effet sur la réduction des arythmies cardiaques et des troubles de la conduction post-TAVI. Les patients inclus, atteints de sténose aortique sévère symptomatique, ont été randomisés entre la colchicine pendant 14 jours débutant la veille de l'intervention et un placebo. Il était prévu d'inclure 200 patients dans l'étude, avec une analyse intermédiaire au bout de 120 patients recrutés. L'étude a dû être interrompue après l'analyse intermédiaire, en raison d'un excès d'AVC dans le groupe colchicine : 5 cas contre 0, dont 3 cas survenus précocement, dans les premières semaines suivant le TAVI.
Les analyses du critère principal de jugement et des critères secondaires sur les 120 patients inclus suggèrent toutefois que "la piste inflammatoire offre une cible thérapeutique potentielle pour atténuer les arythmies cardiaques et la thrombose des feuillets valvulaires après un TAVI", souligne Thomas Pilgrim. Ainsi, le critère principal, qui portait sur la survenue de fibrillation atriale de novo ou de troubles de la conduction nécessitant l'implantation d'un pacemaker permanent à 30 jours, était significativement réduit dans le groupe colchicine, avec une incidence de 10% contre 25% dans le groupe placebo.
La colchicine a également été associée à une réduction significative de l'incidence d'une baisse d'au moins 50% de la mobilité d'au moins un feuillet valvulaire prothétique ou de l'épaississement d'au moins un feuillet valvulaire prothétique à 30 jours (27,1% contre 54,2%).
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