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Une supplémentation en vitamine D ciblant sa normalisation associée à moitié moins d'infarctus après un syndrome coronaire aigu

Publié le jeudi 13 novembre 2025

Une supplémentation en vitamine D personnalisée, ciblant la normalisation du taux de cette vitamine, chez les patients traités pour un syndrome coronaire aigu, a réduit de moitié le risque de nouvel infarctus, dans une étude présentée au congrès de l'American Heart Association (AHA) à La Nouvelle-Orléans.

Un faible taux de vitamine D a été associé à des issues cardiovasculaires indésirables, mais les essais randomisés récents n'ont pas réussi à montrer qu'une supplémentation en vitamine D réduisait le risque cardiovasculaire. Il s'agissait cependant de supplémentation dosée "à l'aveugle", sans tenir compte des taux initiaux de vitamine D et sans objectif à atteindre, soulignent Heidi May de l'Intermountain Medical Center à Salt Lake City et ses collègues, dans le résumé de la communication.

L'essai TARGET-D a évité cet écueil en évaluant une supplémentation personnalisée en vitamine D, ciblant un taux supérieur à 40 ng/mL, chez des patients traités pour un syndrome coronaire aigu. Au total, 634 patients ont été randomisés entre la supplémentation en vitamine D et la prise en charge clinique habituelle. Au départ, le taux médian de vitamine D était de 25 ng/mL et 87% des patients avaient un taux de vitamine D inférieur à 40 ng/mL.

Le taux d'événements cardiovasculaires indésirables majeurs (MACE, incluant les décès, infarctus, hospitalisations pour insuffisance cardiaque et accidents vasculaires cérébraux -AVC) était de 15,7% dans le groupe supplémenté contre 18,4% dans le groupe contrôle. La différence sur ce critère principal d'évaluation n'était pas statistiquement significative en intention de traiter. Mais le taux d'infarctus était significativement plus bas dans le groupe supplémenté (3,8% contre 7,9%), avec un risque relatif approché (hazard ratio) significativement réduit de 52%.

En analyse per-protocole, le taux de MACE apparaissait significativement moindre dans le groupe supplémenté (11,3% contre 18,4%). Le risque de MACE montrait une réduction "cliniquement pertinente" (-26%), mais pas statistiquement significative, notent les auteurs. Il en était de même pour les décès (-38% de risque) et les infarctus (-31% de risque). Pour Heidi May, ces résultats pourraient permettre d'améliorer la prise en charge des patients en mettant l'accent sur les tests sanguins de mesure du taux de vitamine D et l'adaptation des doses. "Nous encourageons les personnes ayant une maladie cardiaque à discuter du dosage sérique de la vitamine D et de l'adaptation des doses avec leur professionnel de santé afin de répondre aux besoins individuels", déclare-t-elle, citée dans un communiqué de l'AHA.

D'autres essais sont nécessaires pour déterminer si le traitement ciblé par vitamine D est efficace en prévention primaire cardiovasculaire.

 

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