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Une part importante des infarctus chez les femmes sous pilule estroprogestative pourrait être évitée (étude française)
Près de la moitié (43%) des infarctus du myocarde chez les femmes de moins de 50 ans utilisant une contraception orale combinée aurait pu être évitée si les recommandations de prescription avaient été suivies, selon une étude française publiée dans l'European Journal of Obstetrics & Gynecology and Reproductive Biology.
Publié le jeudi 31 juillet 2025
Le risque accru de thrombose veineuse, d'accident vasculaire cérébral et d'infarctus du myocarde lors de la prise de pilules contraceptives combinées estroprogestatives est reconnu depuis les années 1970. L'effet synergique du tabagisme et d'autres facteurs de risque cardiovasculaire chez les femmes utilisant ces pilules a également été décrit, conduisant à l'élaboration de recommandations pour leur prescription, expliquent Anne Gompel de l'université Paris Cité et ses coauteurs.
Les chercheurs ont comparé les facteurs de risque selon le type de contraception chez des femmes de moins de 50 ans admises pour un infarctus aigu.
Cette étude prospective multicentrique, financée par la Société française de cardiologie, a inclus 314 femmes, parmi lesquelles 43 utilisaient une contraception orale combinée. Dans la majorité des cas, il s'agissait d'une pilule de deuxième génération.
Au total, 86% des femmes sous contraception estroprogestative au moment de l'infarctus présentaient entre deux et sept facteurs de risque contre-indiquant l'utilisation de la pilule: 33% présentaient deux contre-indications, 28% en présentaient trois, 20% en avaient quatre ou cinq et une patiente présentait sept contre-indications.
Les chercheurs ont estimé à 43% la part des infarctus associés à la contraception estroprogestative qui auraient été évités si les recommandations de prescription avaient été suivies.
Le tabagisme a été identifié comme le facteur de risque le plus fréquent, 81% des femmes sous pilule combinée étant des fumeuses actives ou ayant récemment arrêté. Mais la plupart des femmes cumulaient plusieurs facteurs de risque, principalement l'hypertension et la dyslipidémie.
L'étude a également identifié d'autres facteurs de risque, tels que les complications lors d'une grossesse antérieure, retrouvées chez 31,8% des femmes de l'étude, et la précarité, touchant environ 50% de la cohorte.
"Les infarctus du myocarde chez les femmes utilisant une contraception orale combinée pourraient être largement évitables si les recommandations pour la contraception étaient plus strictement respectées. L'évaluation de l'impact d'autres facteurs de risque émergents, y compris la précarité, pour stratifier les indications, est cruciale", concluent les chercheurs.
(European Journal of Obstetrics & Gynecology and Reproductive Biology, publication en ligne du 8 juillet)
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