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Pas de surrisque cardiovasculaire chez les survivants à long terme de cancers du sein, de la prostate ou colorectal
Publié le mardi 18 novembre 2025
Chez les personnes de plus de 65 ans survivantes après un cancer du sein, de la prostate ou colorectal, à long terme, les facteurs liés au cancer ne sont plus associés au risque cardiovasculaire et ces patients peuvent donc être suivis au niveau cardiovasculaire en fonction des facteurs de risque classiques, montre une grande étude épidémiologique américaine publiée par le Journal of the National Cancer Institute (JNCI).
Parmi les causes de décès non liés au cancer, les décès cardiovasculaires ont une part importante. Mais il est difficile de distinguer la part du rôle du vieillissement de ces patients -qui est en lui-même un facteur de risque cardiovasculaire-, des toxicités du traitement du cancer ou de l'étiologie de ces maladies, rappellent Sarah Westvold de l'université Yale à New Haven (Etats-Unis) et ses collègues.
Pour clarifier cette question, ils ont étudié 95.100 survivants de cancers du sein, de la prostate, du côlon et du rectum, de 66 ans ou plus, suivis durant au moins cinq ans après le diagnostic de cancer et pour certains jusqu'à 15 ans. Durant le suivi, 23,2% des participants à l'étude ont connu un événement cardiovasculaire: infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, insuffisance cardiaque congestive, cardiomyopathie ou décès dû à une de ces causes.
Il s'avère que les principaux facteurs associés au risque d'événement cardiovasculaire étaient l'âge, le fait d'avoir déjà eu un événement cardiovasculaire aigu et des facteurs de risque classiques, comme le diabète ou l'hypertension. Le fait de vivre dans un environnement socialement défavorisé était aussi associé au risque d'événement cardiovasculaire.
Les facteurs associés au cancer n'avaient pas d'influence sur le risque cardiovasculaire, hormis deux exceptions: les cancers du sein de stade 3 et, pour les cancers de la prostate, le fait d'avoir eu un traitement associant radiothérapie et privation androgénique.
"De façon étonnante, malgré leur effet cardiotoxique connu, les traitements du cancer comme la chimiothérapie, la radiothérapie [hormis le cas cité ci-dessus] et l'hormonothérapie n'étaient pas associés de façon indépendante au risque d'événement cardiovasculaire tardif", constatent les auteurs.
Ces résultats chez des patients ayant déjà survécu au moins cinq ans après le cancer sont en accord avec ceux d'études montrant un pic d'événements cardiovasculaires entre un et deux ans après le diagnostic de cancer, notent-ils. "Cela suggère qu'au-delà de cinq ans après le diagnostic de cancer, l'estimation du risque cardiovasculaire chez ces survivants de cancer âgés peut être faite sans prendre en compte le cancer", c'est-à-dire en s'appuyant sur les facteurs de risque cardiovasculaire classiques, concluent-ils.
(JNCI, publication en ligne du 11 novembre)
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