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Une perfusion d'acides aminés efficace pour réduire le risque d'insuffisance rénale aiguë après chirurgie cardiaque
Publié le mercredi 12 juin 2024
Administrer une solution d'acides aminés (Isopuramin* 10%, Baxter) à des patients opérés du cœur réduit significativement de 15% le risque d'insuffisance rénale aiguë en réanimation, conclut une étude randomisée présentée mercredi au congrès Critical Care Reviews (CCR) à Belfast et publiée en même temps dans The New England Journal of Medicine (NEJM).
L'insuffisance rénale aiguë est une complication fréquente de la chirurgie cardiaque qui augmente la morbidité et la mortalité des patients et, si elle est grave, peut conduire à une suppléance rénale et à des résultats encore moins bons. Des stratégies de prévention sont donc nécessaires.
Dans l'essai randomisé multicentrique PROTECTION mené par Giovanni Landoni de l'IRCCS San Raffaele Scientific Institute à Milan et ses collègues, une perfusion d'acides aminés a été comparée à un placebo chez 3.511 patients opérés de façon programmée du cœur avec circulation extracorporelle.
Les produits ont été administrés dès l'entrée des patients en salle d'opération et pendant 72 heures au maximum ou jusqu'à sortie du service de réanimation, mise sous suppléance ou le décès du patient. La majorité des perfusions ont été arrêtées pour cause de sortie du patient (72,1%), et 22,6% des patients ont reçu les trois jours de perfusion.
Une réduction significative de 15% du risque d'insuffisance rénale aiguë a été calculée à partir des résultats des patients, 26,9% de ceux traités par acides aminés et 31,7% des contrôles sous placebo ayant été concernés par cette complication.
Ces insuffisances étaient majoritairement de stade 1, avec une réduction du risque spécifique de ces cas de 13% grâce à la perfusion d'acides aminés. Une différence a aussi été observée sur les cas graves (stade 3) pour lesquels la réduction du risque serait encore plus grande, à hauteur de 44%.
Les résultats ne montrent en revanche pas de différences entre les groupes concernant le recours à la suppléance rénale, la durée des patients sous ventilation mécanique, leur durée en unité de soins intensifs, leur durée de séjour hospitalier, et leur risque de décès à 30, 90 ou 180 jours après sortie de réanimation. La mortalité à 30 jours a été de 2,8% dans les deux groupes, qui n'ont globalement pas montré des résultats de sécurité significativement différents.
"Ces résultats semblent importants d'un point de vue clinique et épidémiologique car ils peuvent s'appliquer aux plus de deux millions de patients qui subissent une chirurgie cardiaque dans le monde chaque année et parce que l'insuffisance rénale aiguë est un facteur de risque indépendant d'insuffisance rénale chronique ultérieure", soulignent les auteurs dans leur conclusion.
(NEJM, publication en ligne du 12 juin)
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