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Meilleurs résultats pour les greffes cardiaques combinées réalisées dans les hôpitaux de grande activité (étude américaine)

Publié le jeudi 11 janvier 2024

APM news

WASHINGTON, 11 janvier 2024 (APMnews) - Aux Etats-Unis, les greffes cardiaques combinées (ou multi-organes) réalisées dans les hôpitaux qui en font le plus sont associées à de meilleurs résultats, avec notamment une réduction de la mortalité à un an, et une réduction de 7% du risque d'échec de greffe à un mois pour chaque greffe supplémentaire réalisée chaque année dans le centre, mesure une étude publiée dans la revue Transplantation Proceedings.

Ces dernières années aux Etats-Unis, la proportion de greffes cardiaques combinées (ou multi-organes, c'est-à-dire une greffe de cœur et d'au moins un autre organe: rein, foie et/ou poumon) a significativement augmenté, représentant 7% des greffes cardiaques réalisées en 2016 contre trois fois moins en 2000, soulignent Cindy Song de l'université de Pennsylvanie à Philadelphie et ses collègues.

A titre de comparaison, la pratique est plus limitée en France avec, en 2022, 17 greffes cœur-rein, une cœur-foie et 8 cœurs-poumons, et un total de 267 greffes cardiaques multi-organes réalisées en 10 ans, entre 2013 et 2022, d'après les données mises en ligne par l'Agence de la biomédecine (ABM).

L'étude américaine réalisée analyse les résultats de 1.860 greffes cardiaques multi-organes réalisées dans 104 centres entre 2011 et 2021. Cela comprend majoritairement des greffes cœur-rein (81,2%) et cœur-foie (15,1%), mais aussi des cœurs-poumons (2,3%) et des triples greffes cœur-rein-foie (1,2%) et cœur-rein-poumons (0,2%).

Pour l'analyse, les greffes ont été réparties en trois groupes selon qu'elles ont été réalisées dans un centre de grand volume, c'est-à-dire ayant réalisé plus de 6 greffes cardiaques combinées cette année-là, de moyen volume (entre 3 et 5 greffes) ou de petit volume (2 greffes ou moins). Sur la période d'étude, la proportion annuelle de greffes cardiaques multi-organes réalisées dans des centres de grand volume a considérablement augmenté, passant de 10% des cas à 62%.

L'étude montre que la mortalité à un an post-greffe chute significativement avec l'augmentation de l'activité des centres. Elle est en effet de 27,6% pour les patients greffés dans des petits centres, contre 19,5% et 18% pour ceux des moyens et grands centres respectivement.

Concernant la survie du greffon, elle était supérieure dans les moyens et grands centres (analysés ensemble) que dans les petits centres, tant à 30 jours (95,4% vs 91,9%) qu'à un an (87% vs 83,7%).

Ainsi, chaque augmentation de l'activité d'un cas par an a été associée à une réduction statistiquement significative de 7% du risque d'échec de greffe à 30 jours pour les greffes réalisées dans ce centre, calculent les auteurs.

A court terme, le volume d'activité des centres n'a pas montré d'effets sur le taux d'événements indésirables entre l'opération et la sortie du patient de l'hôpital.

Cette étude confirme l'existence d'un "effet de centre" dans l'activité de greffe cardiaque multi-organes, qui avait déjà été mis en avant pour la greffe cardiaque simple, notent les auteurs. Cela peut notamment s'expliquer par le fait que les patients complexes sont plus facilement orientés vers les centres les plus spécialisés, ceux-ci disposant également de plus de ressources, écrivent-ils.

(Transplantation Proceedings, publication en ligne du 4 janvier)

Source: APMnews

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