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Étude randomisée de la prise en charge agressive des facteurs de risque dans la fibrillation atriale (ARREST-AF), implication dans les résultats de l’ablation de FA
Publié le mercredi 20 novembre 2024
En direct du congrès de l'AHA 2024 - Chicago
Étude ARREST-AF – D’après la présentation « Aggressive Risk factor REduction STudy for Atrial Fibrillation (ARREST-AF) implications for ablation outcomes: A Randomized Clinical Trial » - Rajeev Pathak, Canberra Hospital, Australia – Auteurs : Rajeev Pathak, Adrian Elliott, Dennis Lau, Melissa Middeldorp, Dominik Linz, John Fitzgerald, Jonathan Ariyaratnam, Varun Malik, Jean Jacques Noubiap, Rajiv Mahajan, Walter Abhayaratna, Jonathan Kalman, Prashanthan Sanders.
Une stratégie agressive de correction du mode de vie et des facteurs de risque diminue les récidives de FA post-ablation dans les 12 mois.
Message clé
Chez les patients présentant une fibrillation atriale (FA) associée à un indice de masse corporelle (IMC) élevé et à au moins un facteur de risque cardiométabolique additionnel, la mise en œuvre d'une stratégie thérapeutique agressive ciblant la réduction des facteurs de risque permet de diminuer significativement l'incidence des récidives d'arythmie dans les 12 mois suivant une procédure d'ablation par cathéter, comparativement à une prise en charge conventionnelle.
Introduction
Bien que des études d'observation aient montré une réduction de la récurrence de l'arythmie après l'ablation de la FA grâce à une modification agressive du mode de vie et des facteurs de risque, les preuves provenant d'essais cliniques randomisés font défaut.
Hypothèse et objectif
Les auteurs émettent l’hypothèse que la modification des facteurs de risque pourrait réduire le risque de récidive au décours d’une ablation de la FA. La population étudiée comprend des patients consécutifs atteints de FA symptomatique paroxystique ou persistante subissant une ablation par cathéter, avec un indice de masse corporelle (IMC) ≥27 kg/m2 et un facteur de risque cardiométabolique supplémentaire. Les exclusions étaient les maladies cardiaques structurelles ou systémiques graves et les contre-indications à l'ablation de FA.
Méthodologie
Une population de 120 patients a été recrutée pour détecter une différence absolue de 25 % entre les groupes (puissance de 80 %, alpha = 0,05) dans la proportion de patients exempts de FA après 12 mois de suivi. Les patients ont été randomisés 1:1 dans le groupe avec correction des facteurs de risque (RFM) ou dans le groupe de soins usuels (UC) au moment de l'ablation. Le groupe RFM a été pris en charge dans une consultation dirigée par un médecin afin de réduire les facteurs de risque modifiables conformément aux lignes directrices de l'AHA. Les deux groupes ont reçu des soins orientés par les recommandations pour la prise en charge de la FA. L'isolation des veines pulmonaires a été effectuée chez chaque patient et une ablation supplémentaire a été envisagée au choix de l'électrophysiologiste.
- Le critère de jugement principal : est le pourcentage de patients sans récidive de FA après ablation.
- Les critères d'évaluation secondaires : comprennent la gravité des symptômes de la FA, le profil des facteurs de risque, la capacité d'exercice et la nécessité d'une nouvelle procédure d’ablation.
Résultats
Sur 122 participants (âge 60±10, 67% d'hommes, IMC 33±5Kg/m2), 62 patients ont été randomisés en RFM et 60 patients en UC. Le critère d'évaluation primaire 12 mois après l'ablation a été observé chez 41 patients (66%) dans le groupe RFM et 25 (42%) dans le groupe UC (HR 2.18, 95% CI 1.25-3.70, p=0.004). La tolérance fonctionnelle de la FA s'est améliorée de manière significative dans le groupe RFM par rapport au groupe UC (p=0,009). Les patients du groupe RFM ont un profil de facteurs de risque significativement amélioré par rapport au groupe UC : réduction du poids corporel (p=0,005), de la pression artérielle systolique (p=0,055), meilleur contrôle glycémique (p=0,04) et amélioration de la capacité d’effort (p=0,04).
Conclusion
Dans la discussion Ratika Parkash, a mis en avant l’importance de cette étude randomisée. Elle souligne cependant la taille réduite de l'échantillon pouvant surestimer l'effet. Elle discute aussi le maintien à long terme des résultats compte tenu la nature progressive de la FA. La mise en œuvre de la RFM nécessite des travaux et des efforts supplémentaires, essentiels pour traiter de manière optimale les patients souffrant de fibrillation auriculaire.
Chez les patients souffrant de FA, avec un IMC élevé et un facteur de risque cardiométabolique supplémentaire, une gestion agressive des facteurs de risque réduit la récurrence de la FA dans les 12 mois suivant l'ablation par cathéter par rapport aux soins usuels.
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