Après fibrillation atriale, le risque d'insuffisance cardiaque est plus élevé que le risque d'AVC

Publié le mercredi 17 avril 2024

APM news

Chez les patients atteints de fibrillation atriale, le risque de développer une insuffisance cardiaque au cours de la vie est de deux sur cinq, soit un risque deux fois plus important que celui d'accident vasculaire cérébral (AVC) et quatre fois plus important que celui d'infarctus du myocarde, d'après une étude de cohorte danoise publiée mercredi dans le British Medical Journal (BMJ).

"Il est souvent dit aux patients que le principal danger après un diagnostic de fibrillation atriale est le risque accru d'AVC, mais la fibrillation atriale est aussi associée à un risque accru d'autres complications", soulignent Nicklas Vinter du département de médecine clinique de l'université d'Aalborg au Danemark et ses collègues. "La quantification des conséquences à long terme de la fibrillation atriale permettra de mieux comprendre le fardeau de la fibrillation atriale et d'éclairer la manière de communiquer les risques au public."

Dans cette étude de cohorte nationale, plus de 3,5 millions de Danois âgés de 45 à 95 ans ne souffrant pas de fibrillation atriale ont été inclus entre le 1er janvier 2000 et le 31 décembre 2022 et ont été suivis jusqu'à l'apparition d'une fibrillation atriale, d'une émigration, d'un décès ou jusqu'à la fin des deux décennies de suivi. Parmi eux, 362.721 personnes ont reçu un diagnostic incident de fibrillation atriale. Entre les périodes 2000-2010 et 2011-2022, le risque de fibrillation atriale a augmenté, passant de 24,2% à 30,9%, soit une augmentation absolue de 6,7%. Selon les auteurs, cette augmentation peut s'expliquer en partie seulement par une meilleure détection de la fibrillation atriale.

"Le risque de fibrillation atriale au cours de la vie a augmenté dans tous les sous-groupes au fil du temps, mais l'augmentation était plus importante chez les hommes et les personnes souffrant d'insuffisance cardiaque, d'infarctus du myocarde, d'AVC, de diabète et d'insuffisance rénale chronique", commentent-ils. Après fibrillation atriale, l'insuffisance cardiaque était la complication la plus fréquente avec un risque à vie de 41,2% à partir de l'âge de 45 ans. Concernant l'AVC, l'AVC ischémique et l'infarctus du myocarde, le risque était de 21,4%, de 13,1% et de 11,5% respectivement.

La survenue d'une embolie systémique était moins fréquente après une fibrillation atriale, avec un risque à vie de 1,8%. Entre 2000-2010 et 2011-2022, le risque à vie d'insuffisance cardiaque après fibrillation atriale n'a quasiment pas changé, avec une baisse de 0,8% entre les deux périodes. "Le risque d'insuffisance cardiaque au cours de la vie a diminué entre 2000-2010 et 2011-2022 pour les patients ayant des antécédents d'hypertension et de dyslipidémie", précisent les auteurs.

Les risques d'AVC et d'infarctus du myocarde ont légèrement diminué, avec une baisse de 2,5% pour l'AVC, de 5,2% pour l'AVC ischémique et de 3,9% pour l'infarctus du myocarde. "Notre quantification des conséquences à long terme de la fibrillation atriale met en évidence le besoin critique de traitements visant à réduire davantage le risque d'AVC et de stratégies de prévention de l'insuffisance cardiaque chez les patients atteints de fibrillation atriale", estiment les auteurs.

(BMJ, publication en ligne du 17 avril)

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