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D'importantes variations interindividuelles de réponse aux anti-hypertenseurs, dont le choix pourrait être personnalisé
Publié le mercredi 12 avril 2023
WASHINGTON, 11 avril 2023 (APMnews) - L'effet sur la pression systolique de différentes classes d'anti-hypertenseurs montre une grande hétérogénéité entre individus, soulevant l'intérêt d'établir des traitements ciblés personnalisés, qui pourraient encore conférer une amélioration de 4 mmHg, selon une étude suédoise et australienne publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) mardi.
Malgré la disponibilité de plusieurs traitements anti-hypertenseurs, on ne sait pas s'il est possible de maximiser leurs bénéfices par un ciblage personnalisé des différentes classes.
Johan Sundström de l'université d'Uppsala (Suède) et ses collègues ont évalué les réponses aux différentes classes d'anti-hypertenseurs de 270 patients ayant un diagnostic d'hypertension avec une pression systolique entre 140 et 159 mmHg dans les cinq ans précédant l'essai, non traités par des médicaments ou n'ayant reçu qu'une monothérapie.
Chaque participant a reçu, dans un ordre aléatoire, pendant sept à neuf semaines, un anti-hypertenseur de quatre classes différentes: un IEC (lisinopril), un ARA II (candesartan), un thiazide (hydrochlorothiazide) et un inhibiteur calcique (amlodipine). Tous ont également reçu deux fois deux des molécules, soit au total six périodes de traitement pour chaque patient.
Il y a eu au total 1.468 périodes de traitement complétées. La réponse en termes de pression systolique aux différents traitements variait considérablement et significativement entre chaque traitement globalement: aux doses sélectionnées, la pression artérielle était plus élevée sous hydrochlorothiazide qu'avec les autres anti-hypertenseurs, sous amlodipine que sous lisinopril, et sous candésartan que sous lisinopril.
Il y avait également d'importantes variations de réponse d'un patient à l'autre pour une même molécule, ainsi que pour un même patient entre deux périodes de traitement avec la même molécule.
Les chercheurs ont pu estimer avec leurs modèles d'analyses qu'un choix de traitement personnalisé avec une monothérapie permettrait d'abaisser encore de 4,4 mmHg la pression systolique dans la population d'étude, par rapport à un choix fixe d'association d'anti-hypertenseurs.
Et en prenant en compte le fait que le lisinopril s'est montré dans cette étude en moyenne le plus efficace des traitements aux doses évaluées, un traitement personnalisé permettrait, par rapport au lisinopril imposé, d'améliorer encore de 3,1 mmHg la pression systolique.
"Étant donné la taille des bénéfices probables, des études supplémentaires pour confirmer ces résultats, pour évaluer le potentiel de la personnalisation d'un traitement anti-hypertenseur combiné, et pour identifier les mécanismes qui permettraient [cette] personnalisation en pratique clinique de routine, devraient être une priorité", concluent les auteurs.
(JAMA, vol 329 n°14, p1160-1169)
Source: APMnews
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