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L'arrêt des statines chez des personnes âgées en bonne santé associé à un risque cardiovasculaire accru
Publié le vendredi 2 août 2019
LONDRES, 2 août 2019 (APMnews) - L'arrêt des statines chez des personnes âgées de 75 ans et plus en bonne santé semble augmenter le risque cardiovasculaire d'un tiers, selon une étude française parue dans le European Heart Journal (EHJ).
Les statines ont un rôle reconnu en prévention secondaire mais leur utilité chez des personnes âgées de 75 ans et plus sans antécédents cardiovasculaires est moins claire, rappellent Philippe Giral de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris (AP-HP) et ses collègues.
Pour leur étude, ils ont exploité les données de l'assurance maladie provenant de 120.173 personnes parvenant à 75 ans entre 2012 et 2014, ayant pris des statines régulièrement pendant 2 ans en prévention primaire (avec un taux d'observance d'au moins 80%).
La durée moyenne de suivi était de 2,4 ans. Parmi les personnes étudiées, 14,3% ont arrêté les statines pendant au moins trois mois consécutifs et 4,5% ont été hospitalisées pour des problèmes cardiaques ou vasculaires.
Les auteurs soulignent que ce taux d'interruption de traitement est très faible. Il s'explique sans doute par le fait que la population étudiée était globalement très observante, si l'on en croit les données de prescription.
Différents facteurs prédictifs d'un arrêt des statines ont été identifiés: une hospitalisation mais aussi la survenue d'autres problèmes de santé comme une tumeur solide métastatique, l'admission en maison de retraite ou des problèmes d'alimentation, ou encore des effets secondaires indésirables.
L'arrêt d'un IEC, d'un ARAII ou de l'aliskirène (Rasilez*, Novartis) au cours du suivi augmente également la probabilité de l'arrêt des statines, alors que l'initiation de ces traitements augmente la probabilité de poursuite.
L'analyse indique aussi que comparé aux personnes qui ont poursuivi leur traitement, celles qui l'ont arrêté présentaient un risque 33% plus élevé d'admissions à l'hôpital.
Le lien était plus fort pour les hospitalisations pour problèmes cardiaques. Le surrisque d'événements coronaires était de 46%, tandis que le surrisque cérébrovasculaire (comme les accidents vasculaires cérébraux) était de 26% et le surrisque d'autres événements vasculaires de 2%.
"Nous estimons que 2,5 événements cardiovasculaires supplémentaires pour 100 personnes surviennent parmi celles qui arrêtent leur traitement par statine à 75 ans, par rapport à celles qui le poursuivent", commente le Dr Giral dans un communiqué de la Société européenne de cardiologie (ESC).
Cette étude est cependant observationnelle, rétrospective, non randomisée et ne permet pas d'affirmer que l'arrêt des statines provoque un problème cardiaque ou vasculaire mais bien qu’il leur est associé, insistent les auteurs.
Des études randomisées sont nécessaires avant de pouvoir amender les recommandations mais l'équipe conseille déjà aux patients sous statines de ne pas interrompre leur traitement..
Source : APMnews
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