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Le risque de cardiomyopathie péripartum plus élevé avec l'AMP
Publié le lundi 27 mai 2019
ATHÈNES, 27 mai 2019 (APMnews) - Les femmes ayant bénéficié d'un traitement d'assistance médicale à la procréation ont plus de risque d'avoir une cardiomyopathie péripartum et devraient recevoir un bilan cardiologique autour de la naissance, selon une étude allemande présentée samedi au congrès Heart Failure de l'European Society of Cardiology (ESC), qui se tient jusqu'à mardi à Athènes.
Les grossesses conçues par fécondation in vitro (FIV) ou injection intracytoplasmique de spermatozoïde (Icsi) sont associées à un plus grand risque de complications hypertensives, elles-mêmes facteurs de risque de cardiomyopathie péripartum. Cette dernière est caractérisée par une insuffisance cardiaque aiguë ou subaiguë et une fraction d'éjection ventriculaire réduite chez des femmes auparavant en bonne santé.
Manuel List et ses collègues de la faculté de médecine de Hannovre (Allemagne) ont examiné les données de 108 patientes ayant eu une cardiomyopathie péripartum vues dans leur centre ou contactées par téléphone.
Parmi ces patientes, 30% rapportaient une infertilité, dont 56% avaient reçu une FIV/Icsi, 34% un traitement hormonal et 9% avaient réussi à concevoir naturellement, selon le résumé de la communication. Cette proportion de femmes infertiles (30%) est plus élevée que dans la population générale, où elle atteint, en Allemagne, environ 20%, souligne l'ESC dans un communiqué.
Les naissances issues de FIV/Icsi étaient 5 fois plus nombreuses parmi les patientes ayant eu une cardiomyopathie péripartum que dans la population générale (13% contre 2,6%).
Les grossesses gémellaires et les césariennes étaient aussi plus nombreuses chez les patientes infertiles que chez les patientes fertiles étudiées, or ce sont aussi des facteurs de risque de cardiomyopathie péripartum, ce qui pourrait expliquer en partie le risque accru dans cette population. Des altérations génétiques pourraient aussi prédisposer les femmes infertiles à ce type de cardiomyopathie, des analyses sont en cours afin de vérifier cela, indique Manuel List, cité dans le communiqué. En revanche, "jusqu'à présent, il n'y a pas de preuves que le traitement hormonal [...] augmente le risque de cardiomyopathie péripartum".
Il semble cependant que les conséquences de la cardiomyopathie péripartum soient moins graves en cas d'infertilité, probablement du fait d'une surveillance plus étroite de ces patientes: la fraction d'éjection ventriculaire gauche (FEVG) à 12 mois était significativement plus élevée chez l'ensemble des patientes infertiles (55% contre 50%) et chez celles ayant reçu une FIV/Icsi (56% contre 50%) que chez les patientes fertiles.
"Pour toutes les femmes ayant conçu artificiellement, les gynécologues et médecins de la stérilité devraient conseiller un bilan cardiaque avec échocardiographie après la naissance, ou juste avant, afin d'écarter une cardiomyopathie péripartum", recommande Denise Hilfiker-Kleiner, principale auteure de l'étude, dans le communiqué.
Elle souligne que si les conséquences de cette cardiomyopathie sont moins mauvaises chez les patientes infertiles, les grossesses ultérieures sont à haut risque de récidive.
Source : APMnews
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