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La reperfusion coronaire spontanée en pré-hospitalier en cas de STEMI est-elle sans risque ?

Les présentations du CCF à l'ESC 2025

Publié le mercredi 3 septembre 2025

Le résumé de l'abstract 

La reperfusion coronaire spontanée (flux TIMI 3) à l’admission est associée à un meilleur pronostic chez les patients présentant un infarctus du myocarde avec élévation du segment ST (STEMI). L’impact d’une stratégie antithrombotique systématique pré-hospitalière incluant un inhibiteur de P2Y12 sur cette reperfusion reste à préciser.

Méthode 
Cette étude observationnelle prospective bi-centrique a inclus consécutivement, entre juin et novembre 2020, les patients admis pour STEMI précoce (< 12 heures) ou évolué (entre 12 et 48 heures), ayant tous reçu en pré-hospitalier une double anti-agrégation plaquettaire (aspirine et inhibiteur de P2Y12) associé à de l’héparine. L’objectif principal était d’estimer l’incidence de la reperfusion coronaire spontanée (flux TIMI 3) avant angioplastie primaire. Les événements majeurs intra-hospitaliers et à un an étaient des critères secondaires.

Résultats
Parmi les 263 patients inclus pour STEMI, 49 (18,6%) présentaient une reperfusion spontanée à l’admission. La majorité des patients avait bénéficié d’un traitement par ticagrelor en pré-hospitalier (86,5%), sans différence significative avec le clopidogrel sur la reperfusion spontanée (p=0,42). L’arrêt cardiaque initial était deux fois plus fréquent dans le groupe TIMI 3 (16,3% vs. 7,0% ; p=0,049), suggérant un lien possible avec des troubles du rythme liés à la reperfusion coronaire. Le groupe avec reperfusion spontanée présentait des pics de troponine T-hs et de CRP significativement plus bas (p<0,001 et p=0,031), mais sans différence significative sur les événements majeurs intra-hospitaliers. À un an, la FEVG était significativement meilleure (56% vs 54% ; p=0,032), sans différence sur les événements cliniques majeurs (p=0,20).

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Figure 1

Conclusion

Une reperfusion spontanée coronaire est observée chez près d’un patient sur cinq après une stratégie antithrombotique pré-hospitalière incluant un inhibiteur de P2Y12 et est associée à des marqueurs de moindre extension nécrotique, mais au prix d’un risque accru d’arrêt cardiaque pré-hospitalier, nécessitant une évaluation plus approfondie, notamment concernant les traitements pré-hospitaliers actuellement en essai.

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