Dès 120/80 mmHg, le niveau de pression artérielle à 18 ans est associé à un risque cardiovasculaire ultérieur accru

WASHINGTON, 27 septembre 2023 (APMnews) - Des niveaux de pression artérielle considérés comme élevés (>120/80 mmHg) à l'âge de 18 ans sont associés à un risque d'accru d'événements cardiovasculaires plus tard dans la vie, selon une étude observationnelle menée auprès d'hommes suédois et parue dans Annals of Internal Medicine.
L'hypertension artérielle (HTA) est la principale cause de maladies cardiovasculaires. Mais si le lien entre niveau de pression artérielle et risque cardiovasculaire a été largement étudié chez les personnes d'âge moyen et chez les sujets âgés, les données concernant les enfants et adolescents sont contrastées, alors que l'HTA augmente dans cette population.
Chez les jeunes, l'hypertension systolique isolée -seule la pression systolique est trop élevée- est la forme prédominante d'hypertension chez les jeunes. "Mais la question de savoir s'il s'agit d'un véritable facteur de risque est débattue", indiquent Helene Rietz de l'hôpital universitaire du Norrland à Umeå en Suède et ses collègues.
Au total, 1. 366.519 hommes suédois ayant effectué leur service militaire entre le 15 septembre 1969 et le 31 décembre 1997, d'âge moyen 18,3 ans, ont été inclus dans l'étude.
Les auteurs se sont appuyés sur les recommandations de 2017 de l'American College of Cardiology/American Heart Association (ACC/AHA) pour classer les participants en fonction des huit niveaux définis de pression artérielle (PA):
- 17,5% présentaient une PA normale (PA systolique [PAS] < 120 mmHg et PA diastolique [PAD] < 80 mmHg)
- 28,8% une PA élevée (PAS de 120 à 129 mmHg et PAD < 80 mmHg)
- 25,4% une hypertension systolique isolée de stade 1 (PAS de 130 à 139 mmHg et PAD < 80 mmHg)
- 4,3% une hypertension diastolique isolée de stade 1 (PAS < 130 mmHg et PAD de 80 à 89 mmHg)
- 4,8% une hypertension systolique-diastolique de stade 1 (PAS de 130 à 139 mmHg et PAD de 80 à 89 mmHg)
- 18% une hypertension systolique isolée de stade 2 (PAS ≥ 140 mmHg et PAD < 90 mmHg)
- 0,5% une hypertension diastolique isolée de stade 2 (PAS < 140 mmHg et PAD ≥ 90 mmHg)
- et 0,6% une hypertension systolique-diastolique de stade 2 (PAS ≥ 140 mmHg et PAD ≥ 90 mmHg).
Ainsi, 53,7% des participants avaient de l'hypertension (≥ 130/80 mmHg).
Au cours d'un suivi médian de 35,9 ans, le critère de jugement principal, un critère cardiovasculaire composite combinant la survenue d'un décès d'origine cardiovasculaire ou d'une première hospitalisation pour infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque, accident vasculaire cérébral ischémique ou hémorragie intracérébrale, a concerné 79.644 cas.
Un risque cardiovasculaire accru de 71% en cas d'hypertension systolique-diastolique de stade 2
Dans le modèle d'ajustement multivarié, le risque relatif (HR) de survenue du critère composite était augmenté dans toutes les catégories de pression artérielle par rapport à une pression artérielle normale: de 10% pour une pression artérielle élevée, de 15% pour l'hypertension systolique isolée de stade 1, de 23% pour l'hypertension diastolique isolée de stade 1, de 32% pour l'hypertension systolique-diastolique de stade 1, de 31% pour l'hypertension systolique isolée de stade 2, de 55% pour l'hypertension diastolique isolée de stade 2 et de 71% pour l'hypertension systolique-diastolique de stade 2.
Le risque cumulé d'événements cardiovasculaires à 68 ans a augmenté de manière progressive en fonction des niveaux de pression artérielle, passant de 14,7% pour une pression artérielle normale à 24,3% pour l'hypertension systolique-diastolique de stade 2.
"La différence de risque entre une pression artérielle normale et une hypertension systolique-diastolique de stade 2 pour le critère composite était d'environ 10 points de pourcentage à l'âge de 68 ans, ce qui signifie qu'un adolescent sur 10 souffrant d'hypertension combinée de stade 2 aurait un événement cardiovasculaire majeur avant la retraite, alors que ceux avec une pression artérielle inférieure à 120/80 mmHg n'en auraient pas", détaillent les auteurs.
L'analyse séparée des différents événements cardiovasculaires du critère composite et des décès toutes causes confondues a montré les mêmes tendances, avec des amplitudes qui pouvaient varier légèrement.
"Cette étude montre clairement que l'hypertension systolique isolée et même une pression artérielle systolique hypertensive normale élevée (120 à 129 mmHg) à l'adolescence sont un facteur de risque cliniquement important de futurs événements cardiovasculaires. Bien que l'augmentation du risque soit généralement moins prononcée que celle de l'hypertension diastolique isolée et de l'hypertension systolique-diastolique aux stades correspondants de l'hypertension, l'impact sur la santé publique de l'hypertension systolique isolée est probablement plus important en raison de sa prévalence plus élevée", estiment les auteurs.
"Les résultats de cette étude mettent en évidence la possibilité d'identifier les personnes présentant un risque cardiovasculaire accru à la fin de l'adolescence, permettant ainsi une intervention précoce pour prévenir les maladies cardiovasculaires. Cette possibilité devrait inciter les praticiens à mesurer la pression artérielle des adolescents, ce qui n'est souvent pas fait aujourd'hui."
(Annals of Internal Medicine, publication en ligne du 26 septembre)
Source: APMnews
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