Chaleur et particules fines ont une action synergique sur la mortalité par infarctus

Publié le mercredi 16 août 2023
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APM news

WASHINGTON, DALLAS, 24 juillet 2023 (APMnews) - Les expositions aux vagues de chaleur et de froid ainsi qu'à la pollution aux particules fines PM2.5 sont significativement associées à un risque accru de mortalité par infarctus, la chaleur et les PM2.5 ayant un effet synergique sur ces décès, selon une étude chinoise publiée lundi dans Circulation.

Avec le réchauffement climatique, les épisodes de températures extrêmes deviennent de plus en plus fréquents, longs et intenses et leurs effets sur la santé cardiovasculaire suscitent de plus en plus d'inquiétudes. La pollution atmosphérique aux particules fines PM2.5 constitue une autre source d'inquiétude pour la santé cardiovasculaire. S'il a été suggéré que l'exposition aux PM2.5 pouvait agir de manière synergique avec les températures extrêmes sur la santé cardiovasculaire, on ne sait toujours pas si et comment cette co-exposition pouvait déclencher les décès par infarctus du myocarde.

En utilisant les données du service de surveillance du Chinese center for disease control and prevention, des services météorologiques et de qualité de l'air, Ruijun Xu de l'université de Sun Yat-sen à Guangzhou (Chine) et ses collègues ont analysé 202.678 décès par infarctus du myocarde survenus dans la province de Jiangsu entre 2015 et 2020. L'objectif était d'analyser l'effet des épisodes de températures extrêmes avec ou sans exposition aux PM2.5 sur la mortalité par infarctus et d'évaluer quantitativement leurs effets interactifs et l'excès de décès correspondant.

Les journées au cours desquelles un décès par infarctus du myocarde était enregistré ("jour cas") étaient comparées aux "jours contrôles" définis comme étant le même jour de la semaine du même mois: en d'autres termes, si un décès survenait un mercredi, tous les autres mercredis du mois étaient considérés comme des jours contrôles. Ainsi, 202.678 "jours cas" ont été comparés à 687.972 jours contrôles.

Selon la définition des "événements de températures extrêmes" retenue, le risque d'infarctus fatal était augmenté de 18% à 74% lors de vagues de chaleurs de deux jours à plus de 31,9°C ou de quatre jours à plus de 40,3°C respectivement, en comparaison des jours contrôles. Le risque augmentait avec la durée et l'intensité de la vague de chaleur.

Les effets des vagues de froid étaient plus modestes. Ainsi, les auteurs ont enregistré une hausse des décès par infarctus de 4% durant les vagues de froid de deux jours à moins de 3,2°C et jusqu'à 12% pour trois jours à moins de 0,3°C.

Par ailleurs, le risque de décès par infarctus du myocarde était doublé pendant les vagues de chaleur par des niveaux de pollution aux PM2.5 supérieurs à 37,5 µg/m3, mais pas par les températures les plus froides.

Les chercheurs ont estimé que jusqu'à 2,8% des décès par infarctus pouvaient être attribués à la combinaison des températures extrêmes et de la pollution aux PM2.5 (> 37,5 µg/m3). Dans l'un des modèles employés, ils ont évalué que, parmi les décès en excès, 15,7% sont survenus en période de vague de chaleur sans pollution contre 49,7% pour la combinaison chaleur forte-pollution. "Seulement" 2,6% des cas étaient survenus en période de grand froid sans pollution contre 9,7% pour l'association froid-pollution.

Les auteurs soulignent que les femmes et les personnes âgées semblaient plus vulnérables aux vagues de chaleur, coups de froid ou particules fines.

Ils concluent que l'exposition à la fois aux températures extrêmes et aux particules fines PM2.5 est significativement associée à une augmentation du risque de mortalité par infarctus, en particulier chez les femmes et les personnes âgées, et que les vagues de chaleur interagissent synergiquement avec les PM2.5 pour déclencher les décès par infarctus, mais pas les vagues de froid.

Ces résultats suggèrent que l'atténuation de l'exposition à la fois aux évènements de températures extrêmes et aux PM2.5 pourrait apporter des cobénéfices pour prévenir les décès prématurés liés à un infarctus.

(Circulation, publication en ligne du 24 juillet)

Source: APMnews

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