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La restriction hydrique apparaît inutile chez les insuffisants cardiaques

Publié le mardi 15 avril 2025

Restreindre les apports hydriques chez les patients atteints d'insuffisance cardiaque n'apporte pas de bénéfice sur leur état de santé par rapport à une stratégie libérale, et le profil de sécurité similaire des deux stratégies remet en question l'utilité de la restriction hydrique chez ces patients, selon une étude présentée au congrès de l'American College of Cardiology 2025 à Chicago.

La restriction hydrique est souvent recommandée chez les insuffisants cardiaques, dans le but de réduire la congestion, responsable d'œdème et d'essoufflement. Mais les preuves soutenant cette recommandation sont insuffisantes, souligne Roland van Kimmenade du Radboud University Medical Center à Nimègue (Pays-Bas), dans sa présentation

L'étude randomisée en ouvert multicentrique FRESH-UP présentée en session late-breaking clinical trials et publiée dans Nature Medicine a comparé une stratégie libérale d'apport hydrique à une stratégie de restriction hydrique, dans laquelle les patients étaient limités à la prise de 1.500 mL de liquides par jour au maximum. Au total, 504 patients ayant une insuffisance cardiaque chronique diagnostiquée depuis au moins six mois ont été randomisés entre les deux stratégies.

Le critère principal évalué était l'état de santé à trois mois, mesuré par le score global KCCQ-OSS évaluant le retentissement de l'insuffisance cardiaque sur la qualité de vie du patient. La sensation de soif était évaluée comme critère secondaire, via l'échelle TDS-HF. Il n'y avait pas de différence significative entre les deux groupes sur le score KCCQ-OSS à trois mois (74,0 en stratégie libérale contre 72,2 en stratégie restrictive), malgré une tendance en faveur de la stratégie libérale. En revanche, la sensation de soif était significativement plus importante dans le groupe avec restriction hydrique (score TDS-HF de 18,6 contre 16,9).

Des différences statistiquement significatives, en faveur de la stratégie libérale, ont en outre été observées pour les domaines du score KCCQ relatifs aux symptômes et aux limitations physiques associées à l'insuffisance cardiaque (KCCQ-CSS, 75,9 contre 74,5) et aux symptômes totaux (KCCQ-TSS, 78,5 contre 77,2). Il n'y avait pas de différence concernant les évènements liés à la sécurité entre les deux groupes.

"Notre conclusion est que chez les patients insuffisants cardiaques stables, il n'y a pas besoin de restriction hydrique", déclare Roland van Kimmenade dans un communiqué de l'ACC. "Nous n'avons trouvé aucun signal dans les critères principaux ou secondaires que la restriction hydrique contribue à quoi que ce soit ou que les apports hydriques libéraux puissent entraîner des effets délétères", ajoute-t-il. "Ainsi, nos résultats remettent en question la nécessité d'une restriction hydrique chez les insuffisants cardiaques stables."

(Nature Medicine, publication en ligne du 30 mars)

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