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La façon dont le bras est placé pour prendre la pression artérielle influe de façon importante sur la mesure

Publié le lundi 7 octobre 2024

APM news

La façon dont le bras est placé pour prendre la pression artérielle des patients en consultation semble avoir une influence importante sur le résultat de la mesure, constatent des chercheurs américains, qui estiment que cela pourrait entraîner une importante surestimation de la pression artérielle et donc une surestimation de la prévalence de l'hypertension, dans une étude publiée par le JAMA Internal Medicine.

Les recommandations de bonne pratique précisent plusieurs points clés pour une prise de tension correcte, parmi lesquels le fait que le bras doit être posé sur un bureau ou une table. Mais malgré cela, il est fréquent que cet aspect soit négligé, notent Hairong Liu de la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health à Baltimore (Etats-Unis) et ses collègues. "Par exemple, aux Etats-Unis, la tension est fréquemment mesurée avec le patient assis ou sur une table d'examen sans aucun support pour le bras ou avec un soutien inadéquat (posé sur le genou ou tenu par le professionnel de santé)."

Alors qu'une bonne mesure de la pression artérielle est cruciale pour une bonne prise en charge des patients, si l'on sait déjà qu'il ne faut pas que le patient soit debout ou allongé, il y a eu en revanche peu de travaux sur l'effet de la position du bras sur les résultats de la mesure. Ils ont donc conduit une telle étude. Ce sont 133 patients -dont 36% ayant une pression systolique d'au moins 130 mmHg et par ailleurs 41% d'obèses- qui ont été enrôlés. Leur pression artérielle a été prise au bras de trois façons: le bras posé sur un bureau avec le brassard se trouvant ainsi à la même hauteur que le cœur, ou le bras pendant, soutenu seulement par la main posée sur le genou, ou le bras non soutenu.

Par rapport au bras posé sur un bureau, qui était la référence, le bras pendant avec la main posée sur le genou a conduit à mesurer une pression systolique supérieure de 3,9 mmHg et une pression diastolique supérieure de 4 mmHg.

Quant à la mesure faite sur un bras non soutenu, elle a surestimé la pression systolique de 6,5 mmHg et la diastolique de 4,4 mmHg. Les résultats étaient similaires que les patients aient une pression systolique (bien mesurée) supérieure ou inférieure à 130 mmHg, quel soit leur âge et quel que soit l'indice de masse corporelle, précisent les auteurs.

Ces écarts de résultats "sont suffisamment élevés pour soulever des inquiétudes sur un surdiagnostic et un surtraitement" de l'hypertension, commentent les chercheurs américains.

Ces pressions artérielles plus élevées quand le bras n'est pas ou peu soutenu seraient liées à la fois à la pression hydrostatique quand le bras est plus bas que le cœur, à un retour veineux plus limité conduisant à une vasoconstriction et à une contraction musculaire qui augmente transitoirement la pression, expliquent-ils.

Il apparaît donc particulièrement important de bien positionner le patient avant une prise de pression artérielle, notamment lors de consultations à domicile où l'environnement est différent du cabinet médical, et il faut donc mieux former et informer les médecins sur cette problématique, concluent-ils.

(JAMA Internal Medicine, publication en ligne du 7 octobre)

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