L'apixaban semble être l'anticoagulant à privilégier pour les personnes âgées avec une fibrillation atriale et une démence

Publié le mercredi 5 avril 2023

WASHINGTON, 3 avril 2023 (APMnews) - L'apixaban semble présenter un meilleur profil de sécurité par rapport aux autres anticoagulants oraux chez les personnes âgées atteintes à la fois d'une fibrillation atriale et d'une démence, selon une étude américaine publiée dans JAMA Network Open.

La fibrillation atriale non valvulaire est fréquente chez les personnes âgées et, en raison de son association avec un risque accru d'accident vasculaire cérébral (AVC) embolique, il est recommandé un traitement prophylactique par anticoagulation orale. Cependant, il est important d'adapter le traitement en fonction des comorbidités, notamment la démence, maladie également fréquente dans cette population, indiquent le Dr Kueiyu Joshua Lin du Brigham and Women's Hospital et de la Harvard Medical School à Boston et ses collègues.

Les personnes âgées fragiles ou démentes sont exclues des essais cliniques évaluant ces médicaments ou très peu représentées. Pour comparer le rapport bénéfice/risque des différents anticoagulants oraux dans cette population, les chercheurs ont utilisé trois grandes bases de données américaines, l'Optum Clinformatics Data Mart de janvier 2013 à fin juin 2021, l'IBM MarketScan Research Database de janvier 2013 à fin décembre 2020 et la base de données du Medicare de janvier 2013 à fin décembre 2017.

Parmi un total de 1.160642 patients de 65 ans et plus (77,4 ans en moyenne) avec une fibrillation atriale, 7,9% avaient une démence. Trois cohortes de patients débutant un traitement par anticoagulant oral ont été constituées, comparant des nouveaux consommateurs de warfarine et d'apixaban, de dabigatran et d'apixaban et de rivaroxaban et d'apixaban, pour examiner le risque composite d'AVC ischémique ou d'événements hémorragiques majeurs sur les six mois qui suivent, dans des méta-analyses poolées.

Chez les patients atteints de démence, l'incidence du risque composite était de 95,7 événements pour 1.000 personnes années chez ceux sous warfarine, contre 64,2 pour ceux sous apixaban, soit un risque relatif ajusté statistiquement significatif de 1,5 avec la warfarine par rapport à l'apixaban.

Des résultats similaires étaient observés avec le dabigatran, avec une incidence d'événements de 84,5 pour 1.000 vs 54,9 pour 1.000 avec l'apixaban, soit un risque relatif ajusté de 1,5 également. L'effet était légèrement plus petit avec le rivaroxaban, avec un risque d'événements multiplié par 1,3 par rapport à l'apixaban (incidence de respectivement 87,4 vs 68,5 pour 1.000).

Le bénéfice de l'apixaban par rapport aux autres anticoagulants oraux était observé indépendamment de la démence. La différence des taux d'incidence entre les patients avec une démence par rapport à ceux sans était de 16 cas pour 1.000 avec l'apixaban vs 29,8 cas avec la warfarine, de 5,8 avec l'apixaban vs 29,6 avec le dabigatran et de 15,9 avec l'apixaban vs 20,5 avec le rivaroxaban.

Les résultats étaient plus marqués pour le risque hémorragique que pour le risque d'AVC.

Ces résultats sont en faveur d'un usage de l'apixaban pour un traitement anticoagulant chez les personnes atteintes d'une fibrillation atriale et d'une démence, concluent les chercheurs.

(JAMA Network Open, publication en ligne du 28 mars)

Source: APMnews