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Fibrillation atriale persistante : après ablation par cathéter, aucun bénéfice à poursuivre les anti-arythmiques au-delà de trois mois

Publié le vendredi 1 décembre 2023

APM news

WASHINGTON, 30 novembre 2023 (APMnews) - Après une ablation par cathéter d'une fibrillation atriale persistante malgré les médicaments anti-arythmiques, la poursuite des mêmes anti-arythmiques au-delà des trois mois recommandés post-ablation n'apporte pas de bénéfice supplémentaire, selon une étude européenne publiée dans Circulation: Arrhythmia and Electrophysiology.

L'ablation par cathéter de la fibrillation atriale persistante, par la méthode d'isolation des veines pulmonaires, est associée à une efficacité clinique modérée. Une période de trois mois de traitement par médicaments anti-arythmiques post-ablation est recommandée, correspondant à la phase pendant laquelle des épisodes de fibrillation atriale peuvent être constatés sans que cela puisse être considéré comme un échec de la procédure ou prédictif des récidives futures. Ces épisodes pendant cette phase appelée blanking period sont temporaires et dus aux processus inflammatoires et de cicatrisation des lésions réalisées pendant l'ablation.

La poursuite au-delà de cette période des traitements anti-arythmiques auparavant inefficaces est cependant largement appliquée dans le but d'améliorer l'évolution clinique des patients. Une étude a montré une telle amélioration chez les patients paroxystiques, rappellent Anthony Demolder de l'AZ Sint-Jan Hospital à Bruges (Belgique) et ses collègues.

Afin de confirmer le bénéfice d'une telle approche, ils ont randomisé dans l'essai POWDER-AF2 200 patients atteints de fibrillation atriale persistante malgré les anti-arythmiques entre une ablation par cathéter avec poursuite des anti-arythmiques au-delà de trois mois et une ablation par cathéter avec arrêt des anti-arythmiques à trois mois.

Entre trois et 12 mois, le taux de récidive des tachyarythmies atriales était similaire dans les deux groupes (20% après arrêt des anti-arythmiques et 21,2% avec la poursuite des anti-arythmiques).

Il n'y avait pas de différence non plus sur les taux d'ablation répétée ni de consultations non prévues liées à l'arythmie.

"Bien que les médicaments anti-arythmiques aient un effet bénéfique lorsqu'ils sont pris précocement pendant la blanking period, les résultats de POWDER-AF2 ne soutiennent pas une stratégie de poursuite des médicaments anti-arythmiques post-ablation, dans le contexte d'une fibrillation atriale précoce persistante", concluent les auteurs.

"Ils suggèrent également qu'une ablation répétée, plutôt que ré-initier des médicaments anti-arythmiques, est une option plus valable pour obtenir un contrôle du rythme précoce".

(Circulation: Arrhythmia and Electrophysiology, publication en ligne du 3 novembre)

Source: APMnews

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