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Le traitement de l'hypertension sans bénéfice chez les patients légèrement hypertendus sans facteur de risque
Publié le mercredi 7 novembre 2018
WASHINGTON, 6 novembre 2018 (APMnews) - Un traitement antihypertenseur ne semble réduire ni la mortalité ni les maladies cardiovasculaires chez les individus présentant une hypertension légère et dont le risque cardiovasculaire est faible, selon une étude britannique publiée dans le JAMA Internal Medicine qui montre qu'au contraire une telle stratégie augmente certains effets indésirables.
« Les données probantes appuyant l’instauration d’un traitement pharmacologique chez les patients présentant une hypertension artérielle légère et étant à faible risque cardiovasculaire ne sont pas concluantes et les recommandations cliniques à travers le monde sont contradictoires », rappellent James Sheppard de l'Université d'Oxford (Royaume-Uni) et ses collègues.
Ils ont analysé les dossiers de santé électroniques de 38.286 patients atteints d'hypertension légère, définie comme une hypertension artérielle n'ayant jamais été traitée comprise entre 140/90 mmHg et 159/99 mmHg, et à faible risque cardiovasculaire (absence d'antécédent de maladie cardiovasculaire, d'hypertrophie ventriculaire gauche, de fibrillation atriale, de diabète, de maladie rénale chronique et d'antécédent familial). Leur objectif était d'évaluer si l'utilisation d'un traitement antihypertenseur chez ce type de patients était associée à une réduction de la mortalité et des maladies cardiovasculaires.
La moitié des patients ont reçu un traitement antihypertenseur dans les 12 mois suivant le diagnostic, l'autre moitié était appariée selon un score de propension.
Au cours d'un suivi médian de 5,8 ans, aucune preuve d'association n'a été trouvée entre le traitement antihypertenseur et la mortalité ou les maladies cardiovasculaires.
En revanche, le traitement a été associé à un risque accru d'effets indésirables comme l'hypotension (augmentation du risque relatif de 69%), la syncope (+28%), les anomalies des taux d'électrolytes (+72%) et les lésions rénales aiguës (+37%).
Les chercheurs en concluent que, chez les patients légèrement hypertendus dont le risque cardiovasculaire est faible, les médecins devraient faire preuve de prudence lorsqu'ils suivent les recommandations issues de résultats généralisés d'essais cliniques menés chez des sujets à risque cardiovasculaire élevé.
« Il est possible que les avantages du traitement mettent plus de temps à se manifester dans cette population à faible risque », nuancent-ils. Ils estiment toutefois que leurs résultats peuvent être « particulièrement pertinents pour les patients plus jeunes souffrant d'hypertension légère ».
(JAMA Internal Medicine, publication en ligne du 29 octobre)
Source : APM International
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