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Pathologies coronariennes : une pression artérielle diastolique trop basse pourrait augmenter le risque d'angor

Publié le mardi 25 septembre 2018

WASHINGTON, 25 septembre 2018 (APMnews) - Une pression artérielle diastolique trop basse pourrait précipiter ou aggraver l'angor chez les patients atteints de maladies coronariennes, ce qui devrait conduire les cliniciens à envisager de réduire les traitements antihypertenseurs chez ces patients, selon une étude de cohorte publiée dans le Journal of the American College of Cardiology (JACC).

" Une très forte diminution de la pression artérielle peut potentiellement exposer à un risque d'hypotension symptomatique, aggraver la fonction rénale et augmenter le risque d'événements cardiovasculaires ", rappellent Poghni Peri-Okonny du Saint Luke's Mid America Heart Institute de Kansas City dans le Missouri et ses collègues.

Chez les patients atteints de maladie coronarienne, il avait déjà été montré qu'une pression artérielle diastolique basse était associée à un risque accru d'infarctus du myocarde. Mais on ignorait si cela augmentait aussi le risque d'angor, ajoutent-ils.

Ils ont analysé la fréquence de l'angor selon la pression artérielle diastolique chez 1.259 patients ambulatoires dont la pathologie coronarienne était connue (angor stable, antécédent d'infarctus du myocarde ou de revascularisation coronaire). Les patients étaient interrogés sur la survenue de symptômes d'angor dans le mois précédent.

Au total, 33% des patients ont signalé un angor le mois précédent. Les taux de prévalence les plus élevés ont été retrouvés dans le plus faible quartile de pression artérielle diastolique: 37% pour les patients dont la pression artérielle diastolique était comprise entre 40 et 60 mmHg, comparé à 33,7% quand la pression diastolique était entre 65 et 71 mmHg, 29,9% pour les patients entre 72 et 79 mmHg et 30,3% pour ceux entre 80 et 108 mmHg.

Les chercheurs ont observé dans un modèle non ajusté que la relation entre la pression artérielle diastolique et l'angor avait la forme d'une courbe en J, avec une augmentation progressive de la probabilité d'angor lorsque la pression diastolique diminuait en dessous de 70-80 mm Hg. Cette association est restée significative après ajustement des caractéristiques démographiques, des comorbidités, du rythme cardiaque, de la pression artérielle systolique et des traitements anti-angoreux antihypertenseurs.

" Bien qu'un contrôle agressif de la pression artérielle soit la pierre angulaire de la réduction du risque cardiovasculaire, une diminution excessive de la pression artérielle diastolique pourrait réduire la perfusion artérielle coronarienne et être associée à de plus mauvais résultats ", estiment les chercheurs.

Selon eux, les conclusions de leur étude s'avèrent particulièrement importantes dans la mesure où les nouvelles recommandations sur l'hypertension préconisent un contrôle "agressif" de la pression artérielle. Ainsi, ils suggèrent que les cliniciens devraient envisager de contrôler la pression artérielle de manière moins agressive chez les patients souffrant de maladie coronarienne et d'angor.

D'autres travaux sont nécessaires pour définir la pression artérielle diastolique minimum chez les patients atteints de maladies coronariennes et d'angor, concluent-ils.

(JACC, vol. 72, n°11, p1227-1232)

Source : APM International

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