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Fibrillation atriale : l'association d'anticoagulants et d'antiagrégants plaquettaires délétère s'il n'y a pas d'indication
Publié le jeudi 30 août 2018
Congrès de la Société Européenne de Cardiologie (ESC) 2018
MUNICH, 29 août 2018 (APMnews) - Il est déconseillé de prescrire un anti-agrégant plaquettaire aux patients souffrant de fibrillation atriale (FA) déjà sous anticoagulant oral s'il n'y a pas d'indication précise pour l'anti-agrégant, en raison d'un risque de décès et d'AVC augmenté, montre une étude présentée mardi au congrès de l'European Society of Cardiology (ESC) à Munich.
Le registre GARFIELD-AF, financé par Bayer (qui commercialise l'anticoagulant oral direct Xarelto dans la FA), a inclus 25 815 patients présentant une FA et traités par anticoagulant oral pour prévenir le risque cérébrovasculaire.
Parmi ces patients, 3 133 prenaient également un anti-agrégant plaquettaire.
Ceux qui prenaient une double thérapie par anticoagulant oral et anti-agrégant avaient un risque de décès toutes causes confondues augmenté de 31% et un risque d'accident vasculaire cérébral (AVC) majoré de 60%.
Le risque de saignement majeur était aussi augmenté, de 45%, mais cela n'atteignait pas la significativité statistique.
Le surrisque concernait surtout les patients qui ne présentaient ni maladie coronaire, ni artériopathie périphérique et n'avaient donc pas d'indication pour un anti-agrégant. Chez eux, l'association anticoagulant oral-anti-agrégant augmentait le risque de décès de 37% et le risque d'AVC de 65%.
Dans une analyse avec un score de propension (qui apparie des patients aux caractéristiques similaires), ces risques étaient encore plus élevés pour les patients sans indication pour un anti-agrégant: le risque de décès était augmenté de 48% et le risque d'AVC multiplié par 2,7.
Dans ce registre, plus de la moitié des patients qui recevaient un anti-agrégant ne présentaient pas de maladie coronaire ou artérielle périphérique, a noté Keith Fox de l'université d'Edimbourg qui a présenté l'étude. Compte tenu du surrisque, ces patients ne devraient pas recevoir d'association anticoagulants et d'antiagrégants.
Par ailleurs, une autre analyse de GARFIELD-AF, centrée sur l'objet principal de ce registre, à savoir l'effet des anticoagulants, a été présentée par John Camm de la St George's University à Londres, lors de la même session.
Cette analyse montre que les patients ayant une FA qui prenaient un anticoagulant oral avaient une mortalité à 2 ans diminuée de 17% par rapport à ceux qui ne prenaient pas d'anticoagulant, et un risque d'AVC diminué de 27% (mais un risque hémorragique augmenté de 36%).
Et quand les chercheurs ont comparé parmi les anticoagulants oraux, ceux à action directe (AOD) et les antivitamine K, le risque de décès était diminué de 19%, celui d'AVC de 15% et celui de saignement de 19% avec les AOD.
Source : APM International
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