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Les iSGLT2 : une révolution dans la prise en charge des patients insuffisants cardiaques
Publié le lundi 27 juin 2022
Pr Erwan Donal
Service de cardiologie
Rennes
Nous questionnons donc aujourd’hui, plus que jamais, la FEVG, car les iSGLT2 représentent une révolution dans la prise en charge des patients, et leur prescription semble raisonnable, indépendamment de la notion de la FEVG.
Pas de titration, la même dose pour tous et un très bon profil de tolérance !
Dans EMPEROR-reduced et -preserved, DAPA-HF, et bientôt DELIVER, nous avons la chance d’avoir une symétrie des designs, avec des critères de jugements chez les patients avec FEVG préservées ou réduites :
- Le délai entre la randomisation et la première hospitalisation pour une insuffisance cardiaque ou le décès.
- Le délai entre la randomisation et la première hospitalisation pour une insuffisance cardiaque
- Le total (première et multiple) des hospitalisations pour insuffisance cardiaque,
- L’évolution du « status Clinique du patient avec le Kansas City Cardiomyopathy Questionnaire (KCCQ) ».
Empagliflozin réduit le risque de décès ou d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque, surtout en réduisant les hospitalisations, et ce dans les deux études.
Empagliflozin reduit le risque d’hospitalisation de 30 %, quelle que soit la FEVG (analyse par groupes homogènes). On note juste une atténuation de l’effet pour les patients ayant une FEVG ≥ 65 %. Le hasard ratio et l’intervalle de confidence à 95 % sont pour FEVG ≥ 65 % : 1.05 (0.70–1.58). Les autres marqueurs, comme le KCCQ, permettent d’observer des résultats similaires et indépendants de la valeur de la FEVG à l’inclusion. Le genre n’influence rien non plus, d’ailleurs.
Pour autant, les antagonistes neuro-hormonaux testés précédemment, ont tous démontré (antagonistes aux récepteurs aux minérolo-corticoides, sacubitril-valsartan, …) une relation linéaire entre la FEVG et l’importance de l’effet du traitement. Pour tous, l’effet était surtout observé chez les patients ayant une FEVG ≤ 30 %.
Il faut donc se réjouir d’avoir les iSGLT2, qui apportent un indéniable plus pour nos patients, mais il faut tout de même ne pas faire table rase du reste.
L’insuffisance cardiaque est un syndrome clinique, l’imagerie comme l’ECG sont fondamentaux.
L’échocardiographie aide à comprendre la physiopathologie et aide à optimiser les traitements. Il semble essentiel de toujours mesurer avec rigueur, la fraction d’éjection, mais il faut aussi ne pas baser sa réflexion sur ce seul paramètre et sur le « magic number » de 35 ou 40 % ! L’échocardiographie apporte beaucoup plus à notre caractérisation des patients et à notre capacité à mieux les traiter !
Retrouvez l'intégralité du dossier spécial "Dépistage de l'insuffisance cardiaque à FEVG préservée"
Ce contenu vous est proposé avec le soutien institutionnel de l'Alliance Boehringer Ingelheim et LILLY France.
Ce dossier a été réalisé sous la seule responsabilité du coordinateur, des auteurs et du directeur de la publication, qui sont garants de l'objectivité des informations contenues dans ce document.
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