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Insuffisance cardiaque

Correction de la carence martiale dans l’insuffisance cardiaque : études princeps

Publié le lundi 6 juin 2022

Michel Galinier

Pr Michel Galinier
Chef de service de cardiologie
Toulouse

IRONOUT-HF

L’inefficacité de la correction de la carence martiale par voie orale au cours de l’insuffisance cardiaque a été démontrée par l’essai.

Chez 225 patients présentant une carence martiale sans anémie majeure et une insuffisance cardiaque à fraction d’éjection réduite, un traitement oral par 150 mg x 2 / j de polysaccharide de fer n’a pas amélioré, par rapport au placebo, le pic VO2 entre l’inclusion et la 16e semaine de traitement.

Cette absence d’effet est expliquée par la correction très insuffisante de la ferritinémie sous l’action du fer oral, en particulier chez les patients présentant les concentrations les plus élevées d’hepcidine.

FAIR-HF, CONFIRM-HF, EFFECT-HF

Le bénéfice de la correction de la carence martiale par voie intraveineuse sur la symptomatologie et les capacités d’efforts a été démontré au cours de trois essais réalisés avec le fer carboxymaltose chez des patients présentant une insuffisance cardiaque à fraction d’éjection réduite (≤ 40 %) versus placebo.

Dans l’essai FAIR-HF, portant sur 453 patients, la supplémentation en fer a amélioré la symptomatologie, son critère principal, qu’elle soit appréciée par les patients ou le score de la NYHA, ainsi que la distance de marche au test de six min, son critère secondaire.

Dans l’essai CONFIRM-HF, réalisé chez 304 patients, le carboxymaltose ferrique a amélioré la capacité d’effort sous maximale, son critère principal, appréciée par l’allongement de la durée de marche au test de six minutes et a réduit les hospitalisations pour insuffisance cardiaque, un critère secondaire.

Dans ces deux études, le bénéfice apporté par la correction de la carence martiale s’observe aussi bien chez les patients avec ou sans anémie. Dans une analyse secondaire regroupant l’ensemble des patients de ces deux études, le fer carboxymaltose augmente en moyenne de 31 m à 12 semaines et de 32 m à 24 semaines la distance de marche versus 0.2 et - 4.8 m sous placebo (p < 0.0001). L’amélioration de la durée de marche est apparue similaire que l’étiologie de la cardiopathie soit ischémique ou non ischémique.

Au cours de l’essai EFFECT-HF, réalisé chez 174 patients, le traitement de la carence martiale a prévenu la dégradation du pic VO2, appréciant les capacités d’effort maximale, observée sous placebo.

La méta-analyse des données individuelles des essais réalisés avec le fer carboxymaltose dans l’insuffisance cardiaque chronique à fraction d’éjection réduite a retrouvé une diminution de 47 % du risque d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque et de décès cardiovasculaires, et de 59 % du risque d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque sans impact sur la mortalité.

Dans l’ensemble de ces études, la tolérance du fer carboxymaltose s’est révélée excellente. Ces essais, qui démontrent que la supplémentation en fer carboxymaltose chez les patients carencés en fer présentant une insuffisance cardiaque chronique à fraction d’éjection réduite (FE < 45 %) améliore les performances à l’effort et réduit le risque d’hospitalisation, ont abouti à une recommandation de classe IIa et de niveau A pour ce traitement.

Retrouvez l'intégralité du dossier spécial "Correction de la carence en fer de l’insuffisant cardiaque"

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