L'Académie de médecine appelle à la mise en place d'un "plan national xénogreffe"

Publié le mardi 20 mai 2025

L'Académie nationale de médecine appelle de ses vœux un "plan national xénogreffe" afin de davantage financer la recherche sur le sujet, de permettre la production de xénogreffons en France et de rendre possible leur utilisation dans le droit français, dans un communiqué.

Après plusieurs xénogreffes aux résultats encourageants récemment réalisées, notamment de cœur et de reins aux Etats-Unis et de foie en Chine, la greffe d'organes d'origine porcine apparaît comme une solution "prometteuse" à la pénurie actuelle de greffons d'origine humaine.

Afin d'"éviter un décrochage de la France en transplantation et, plus globalement, en sciences biomédicales", l'Académie nationale de médecine "appelle à la mise en place d'urgence d'un plan Xénogreffes". En conclusion d'un rapport publié à la suite d'une séance plénière sur le sujet, l'Académie formule plusieurs recommandations pour surmonter les obstacles "immunologiques, infectieux, physiologiques, réglementaires, éthiques et sociétaux" liés à la xénogreffe.

En premier lieu, elle recommande "d'investir massivement de manière urgente et coordonnée dans la recherche sur les xénogreffes", notamment dans la recherche fondamentale et "dans l'identification des mécanismes des rejets, dans lesquels la France dispose d'une expertise internationalement reconnue". De nombreux travaux sur les mécanismes de rejet en xénogreffe ont en effet été publiés par le Pr Alexandre Loupy de l'hôpital Necker à Paris (AP-HP) et par le Paris Institute for Transplantation & Organ Regeneration (PITOR).

Production de porcs transgéniques

L'Académie recommande ensuite "de faciliter la création en France de porcs transgéniques et d'une ferme 'pharmaceutique' capable de les élever". Elle rappelle dans son rapport qu'il n'existe pas en Europe de production de porcs génétiquement modifiés similaires à ceux utilisés aux Etats-Unis, qui comptent entre 10 et 60 modifications génétiques, mais qu'il y a seulement des porcs dont quelques gènes ont été inactivés, comme ceux de la biotech nantaise Xenothera.

L'Académie souligne également qu'il devient nécessaire "de compléter, dès à présent, les dispositions réglementaires permettant d'utiliser en France des organes et des tissus de porcs transgéniques chez l'Homme". Enfin, elle pointe le besoin "de définir un cadre éthique et sociétal pour utiliser ces organes pour que leur utilisation soit une chance nouvelle pour les patients". Aux Etats-Unis, la Food and Drug Administration a approuvé en début d'année la conduite de premiers essais cliniques sur la greffe de reins de porcs génétiquement modifiés.

Académie nationale de médecine, "Les xénogreffes d'organes, de tissus et de cellules - Un plan xénogreffe est nécessaire en France"

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