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Infarctus avec choc cardiogénique et maladie pluritronculaire: la revascularisation complète immédiate réduit les décès

Publié le jeudi 22 mai 2025

Une revascularisation complète immédiate après un infarctus avec choc cardiogénique chez les patients présentant une maladie pluritronculaire améliore potentiellement leur pronostic, mais avec un possible risque plus élevé de recours à une suppléance rénale, selon une étude présentée mardi 20 mai au congrès EuroPCR à Paris.

Un choc cardiogénique survient chez 10% des patients ayant un infarctus avec élévation du segment ST (STEMI), et est associé à une mortalité plus élevée. En outre, une grande partie de ces patients ont des atteintes pluritronculaires.

L'essai Culprit Shock avait montré chez les patients pluritronculaires qu'une revascularisation complète (de tous les vaisseaux lésés) immédiate, par intervention coronaire percutanée, était associée à une augmentation de la mortalité à court terme, par rapport à la revascularisation du seul vaisseau responsable de l'infarctus, a rappelé Rasmus Paulin Beske du Rigshospitalet à Copenhague. Mais d'autres essais sont nécessaires pour confirmer ces résultats concernant la stratégie optimale en cas de maladie pluritronculaire chez les patients avec choc cardiogénique associé à l'infarctus.

Dans cette optique, une sous-analyse de l'essai DanGer Shock a été réalisée. Cet essai incluant 355 patients présentant un STEMI avec choc cardiogénique avec insuffisance ventriculaire gauche a été initialement conçu pour évaluer le bénéfice de l'utilisation d'une pompe micro-axiale introduite par voie percutanée (Impella CP*) chez les patients présentant un choc cardiogénique lié à un infarctus du myocarde.

La sous-analyse a porté sur les 221 patients de DanGer Shock qui présentaient une maladie pluritronculaire. Parmi eux, 103 ont reçu une revascularisation complète immédiate (ciblant les sténoses d'au moins 70%) et 118 ont reçu une revascularisation de la seule lésion impliquée dans l'infarctus. Autant de patients dans les deux groupes ont reçu le dispositif Impella CP* (52% et 47% respectivement).

Le risque de décès de toutes causes à 180 jours, calculé selon la méthode des odds ratios, était significativement réduit de 60% dans le groupe revascularisation complète immédiate, après ajustement sur les données démographiques, l'anatomie coronaire et les caractéristiques cliniques, selon les résultats présentés en session "Hotline/Late-Breaking Trials". Il y a eu toutefois numériquement plus de recours à un traitement de suppléance rénale dans le groupe ayant reçu une revascularisation complète immédiate (36% contre 27%), sans que cela atteigne la significativité statistique.

Le risque de saignement tendait à être moins élevé dans le groupe revascularisation immédiate (18% contre 22%), mais là encore de manière non significative. "Ces résultats indiquent que l'intervention coronaire percutanée pluritronculaire immédiate dans ce sous-groupe de patients [ayant un infarctus avec choc cardiogénique associé à une insuffisance ventriculaire gauche et une maladie pluritronculaire] semble sûre et peut améliorer le pronostic", mais un essai randomisé est nécessaire afin de confirmer ces données observationnelles, a conclu Rasmus Paulin Beske.

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