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Diabète de type 2 : pas ou peu de surrisque de décès ou d’événements cardiovasculaires quand 5 facteurs de risque sont à la cible

Publié le mercredi 22 août 2018

WASHINGTON, 16 août 2018 (APMnews) - Si l'on contrôle bien les cinq principaux facteurs de risque cardiovasculaire chez les diabétiques insulino-dépendants (DNID), on peut faire revenir leur risque de décès, d’infarctus du myocarde (IDM) ou d’accident vasculaire cérébral (AVC) à un niveau comparable à la population générale, selon une étude parue dans le New England Journal of Medicine (NEJM).

Aidin Rawshani, de l’université de Göteborg en Suède et ses collègues ont comparé 271.174 diabétiques de type 2 du Swedish National Diabetes Register avec 1.355.870 personnes appariées de la population générale.

Les patients ont été classés suivant la présence de cinq facteurs de risque : taux d’hémoglobine glyquée supérieur à 7%, taux de LDL-cholestérol supérieur à 0,97 g/l, albuminurie, tabagisme et pression artérielle supérieure à 140/80 mmHg.

Après un suivi médian de 5,7 ans, l’excès de risque de décès, infarctus AVC ou hospitalisation pour insuffisance cardiaque diminuait graduellement avec l'augmentation du nombre de facteurs de risque à la cible.

Et quand les patients avaient leurs cinq facteurs de risque à la cible, leur risque relatif de décès toute cause était de seulement 1,06 par rapport à la population contrôle, leur risque relatif d’infarctus était de 0,84 et leur risque relatif d’AVC de 0,95.

Seul le risque d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque restait 45% plus élevé chez les diabétiques, même avec les facteurs de risque contrôlés.

"Des traitements plus agressifs chez des patients plus jeunes pourraient entraîner des gains plus importants", commentent les auteurs.

Une hémoglobine glyquée (HbA1c) non contrôlée était le facteur prédictif le plus fort d’infarctus et d’AVC, tandis que le tabagisme était le facteur le plus fortement associé au décès.

Et de manière globale, les principaux autres facteurs prédictifs d’événements cardiovasculaires ou de décès étaient : une faible activité physique, le tabagisme, le taux d’HbA1c, la pression artérielle systolique et le taux de LDL-cholestérol.

Concernant le risque d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque, les auteurs notent que la présence d’une fibrillation atriale, d’un indice de masse corporelle élevé ainsi qu’un taux d’HbA1c et une fonction rénale mal contrôlés étaient les facteurs prédictifs les plus forts.

Les auteurs soulignent que "la pression artérielle systolique est un facteur central pour pratiquement tous les résultats chez les patients diabétiques" et que "des niveaux plus faibles de pression artérielle systolique sont associés à des risques significativement plus faibles d’infarctus et d’AVC".

En revanche, la relation de la pression systolique avec le risque d’insuffisance cardiaque est plus difficile à analyser car il pourrait y avoir une causalité inverse. Les auteurs appellent ainsi à de nouveaux essais spécifiques visant à évaluer différentes cibles de pression artérielle.
Ils soulignent enfin que leur étude, observationnelle, ne s’est intéressée qu’aux facteurs de risque sans distinguer les interventions mises en place ou non pour contrôler ces facteurs. Leurs conclusions ne font donc que mettre en valeur l’importance pronostique de ces facteurs de risque chez les diabétiques, insistent-ils.

(NEJM, 15 août , vol.379, n°7, p633-644)

Source : APM International

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