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Les antidiabétiques analogues du GLP-1 confirment leurs bénéfices cardiovasculaires dans une vaste méta-analyse
Publié le lundi 19 août 2019
LONDRES, 16 août 2019 (APMnews) - Les analogues du GLP-1 abaissent le risque cardiovasculaire des diabétiques de type 2, confirme une vaste méta-analyse parue dans Lancet Diabetes & Endocrinology.
Soren Kristensen, de l’université de Glasgow (Royaume-Uni) et ses collègues ont réalisé une revue systématique de la littérature et la méta-analyse de 7 essais randomisés menés contre placebo, portant sur un total de 56.004 patients, afin d’obtenir une évaluation plus robuste des effets de classe des analogues du GLP-1.
Les essais inclus étaient les suivants : ELIXA (avec le lixisénatide -Lyxumia*, Sanofi, LEADER (avec le liraglutide -Victoza*, Novo Nordisk, SUSTAIN-6 (avec le sémaglutide injectable -Ozempic*, Novo Nordisk-, EXSCEL (avec l’exénatide hebdomadaire -Bydureon*, AstraZeneca-, Harmony Outcomes (avec l’albiglutide -Eperzan*, GlaxoSmithKline-, REWIND (avec le dulaglutide -Trulicity*, Lilly-), PIONEER 6 (avec le sémaglutide oral -Novo Nordisk-).
Les analogues du GLP-1 ont, dans leur ensemble, diminué de 12% le risque d’événements cardiovasculaires majeurs, avec un suivi médian de 3,2 ans.
Les auteurs ont calculé que le nombre de patients à traiter pour éviter un événement était de 75.
Aucune hétérogénéité significative n’est apparue entre les différents sous-groupes analysés -sauf dans un sous-groupe distinguant les analogues du GLP-1 à base d’exendine-4 (lixisénatide et exénatide) de ceux plus proches du GLP-1 humain.
Cette sous-analyse suggère que les analogues à base d’exendine-4 offrent un moindre bénéfice cardiovasculaire, mais la différence n’est pas statistiquement significative. De plus, elle pourrait provenir, soulignent les auteurs, de certaines particularités des essais considérés: ELIXA incluait des patients atteints de syndrome coronarien aigu récent et EXSCEL se caractérisait par une mauvaise adhésion au traitement, avec 40% d’arrêt. L’essai AMPLITUDE-O sur l’efpéglénatide devrait éclaircir cet aspect, espèrent-ils.
Pour le reste, les résultats ne suggèrent pas qu'il y ait des bénéfices différents en prévention primaire ou secondaire, avec un suivi de plus ou de moins de 3 ans, avec un traitement hebdomadaire ou quotidien, que les patients soient âgés de plus ou moins de 65 ans, qu'ils présentent un taux initial d’hémoglobine glyquée bas ou élevé, une obésité ou non, ou un taux initial de filtration glomérulaire de plus ou de moins de 60 ml/min/m2.
Les analogues du GLP-1 ont plus spécifiquement diminué de 12% le risque de décès d’origine cardiovasculaire, de 16% celui des AVC fatals ou non et de 9% celui des infarctus fatals ou non.
Ils ont également significativement diminué la mortalité toute cause de 12% et les admissions pour insuffisance cardiaque de 9%.
Enfin, ils ont abaissé de 17% le risque d’un critère composite rénal (développement ou apparition d’une micro-albuminurie, déclin du taux de filtration glomérulaire ou hausse de la créatinine, progression d’une insuffisance rénale terminale, décès attribuable à une cause rénale), mais essentiellement du fait de la baisse du taux d’excrétion urinaire de l’albumine.
Les auteurs estiment ainsi que les analogues du GLP-1 sont "clairement cardioprotecteurs", mais avec "principalement un effet anti-athérothrombotique".
L’effet sur l’insuffisance cardiaque reste faible, en risque relatif comme absolu, et statistiquement peu robuste, soulignent-ils. Et l’effet sur le taux de filtration glomérulaire n’est pas significatif.
Eberhard Standl de l’Helmoholtz Center de Munich (Allemagne) souligne cependant dans un éditorial que, même modeste, cet effet sur l’insuffisance cardiaque contraste singulièrement avec les craintes initiales suscitées par les analogues du GLP-1.
Par comparaison, chez ces patients l’effet des inhibiteurs du SGLT2 reste plus rapide et plus prononcé. Les analogues du GLP-1 ne constitueraient donc qu’une "alternative" chez les patients présentant une insuffisance cardiaque ou une insuffisance rénale intolérants aux inhibiteurs du SGLT2 ou présentant une contre-indication, jugent les auteurs.
En revanche, chez les autres patients, ces deux traitements semblent pouvoir offrir une "synergie thérapeutique" intéressante, soulignent-ils.
Enfin, aucun risque de pancréatite, cancer du pancréas, hypoglycémie sévère ou cancer de la thyroïde n’a été mis en évidence.
Source : APMnews
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